Ce texte a été rédigé dans le but d’engager une discussion constructive et fraternelle sur l’approche politique qu’il convient d’adopter à l’égard de la guerre russo-ukrainienne, d’un point de vue internationaliste et révolutionnaire. Il discutera de la pertinence de certains mots d’ordre et revendications couramment avancés dans la gauche européenne. Si les formations mentionnées nommément le PCF, France Insoumise et Die Linke sont peu nombreuses, les prises de position évoquées sont largement répandues dans les partis de gauche et les organisations syndicales du continent. Les points principaux examinés concernent le rapport entre la diplomatie et la guerre, le rôle des Nations Unies et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), la revendication d’un cessez-le-feu et d’une solution négociée, la question de la livraison d’armes à l’Ukraine, la nature de classe de la guerre et ses implications pour les internationalistes que nous sommes, et enfin la question du fascisme, qui a servi de prétexte à l’invasion de l’Ukraine.
Guerre et diplomatie
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, déplore la guerre russo-ukrainienne. Il appelle à un « règlement politique » de la guerre « sous l’égide de l’ONU ». Sur un registre similaire, Jean-Luc Mélenchon souhaiterait que des négociations diplomatiques aient lieu dans le cadre de l’OSCE. En Allemagne, Die Linke a adopté une position similaire, appelant à l’initiation d’un dialogue « dans un format semblable à celui de l’OSCE entre la Russie, l’Ukraine, l’UE et tous les autres États européens. » De telles prises de position sont assez répandues dans la gauche européenne. Pratiquement toutes les formations de gauche sur le continent européen insistent sur l’idée que, pour elles, la diplomatie – des discussions entre belligérants, impliquant leurs alliés respectifs – est toujours préférable à la guerre.
C’est une idée générale avec laquelle la majorité des gens serait sans doute d’accord, dans l’abstrait. Cependant, devant les réalités de la guerre actuelle, une solution paisiblement négociée à la guerre est complètement illusoire. Si la diplomatie pouvait suffire pour concilier les intérêts de la Russie et de l’Ukraine, la guerre n’aurait jamais commencé. Selon l’affirmation bien connue de Clausewitz, la guerre n’est que « la poursuite de la diplomatie par d’autres moyens ». Autrement dit, la guerre ne devient une nécessité que lorsque la diplomatie – dans laquelle, ne l’oublions pas, la menace d’un possible recours à la violence constitue un élément essentiel – se trouve devant des situations excluant un compromis. Que les enthousiastes de la « voie diplomatique » nous expliquent comment la diplomatie aurait pu satisfaire l’objectif de Poutine, à savoir la conquête et l’occupation militaire de l’Ukraine, la répression violente de toute résistance ukrainienne, et le pillage des ressources du pays au profit de l’oligarchie russe, et en même temps celui de l’Ukraine, qui s’y oppose. C’est manifestement impossible. Poutine ne peut espérer atteindre son objectif que d’une seule façon, celle de la guerre. Il en va de même pour l’Ukraine. Un compromis diplomatique est hors de question.
La fascination qu’exerce l’ONU sur les dirigeants de la gauche européenne a quelque chose d’étonnant. Prenons, à titre d’exemple, le cas de la direction du PCF. Depuis des décennies, elle a constamment préconisé un recours à l’ONU pour mettre fin à des guerres. Le monde est ravagé par la rivalité entre les grandes puissances impérialistes qui dominent l’ONU. C’est précisément la lutte entre ces puissances pour le contrôle et l’exploitation des ressources de la planète, pour la défense et l’extension de leurs positions stratégiques, que naissent les guerres et d’autres formes de violence. N’était-ce pas le cas des guerres en Afghanistan, en Irak ou encore en Syrie, pour n’en citer que quelques-unes ? Et c’est le cas en Ukraine aujourd’hui. Et pourtant, pour certains, il semblerait que lorsqu’on réunit ces mêmes puissances sous le logo de l’ONU, elles se transforment, comme par enchantement, en une force pour la paix et la justice mondiales !
L’ONU est une institution contrôlée par les impérialistes et agissant exclusivement dans l’intérêt de celles-ci. Lorsque les intérêts de puissances rivales coïncident, des accords sur telle ou telle question sont possibles. Mais lorsqu’elles ne coïncident pas – et c’est clairement le cas dans la guerre ukrainienne – les questions qui les opposent sont réglées par la force et, si besoin est, par la guerre. L’ONU n’a jamais pu empêcher une guerre lorsque les intérêts vitaux des grandes puissances sont en jeu. En revanche, elle a organisé plusieurs guerres, occupations militaires et embargos meurtriers. Et rappelons, sur ce dernier point, que des embargos – conçues pour réduire la population à la famine – peuvent être tout aussi dévastateurs que des guerres. L’embargo contre l’Irak, par exemple, organisé par l’ONU de 1990 à 2002, a coûté la vie à 500 000 personnes, dont une majorité d’enfants (chiffres de l’UNICEF). La fameuse « Charte » des Nations Unies n’a pas fait obstacle à ce massacre.
Les puissances qui dirigent l’ONU sont fortement impliquées, directement ou indirectement, dans la guerre russo-ukrainienne, où se jouent leurs intérêts stratégiques primordiaux. Ceci rend tout à fait absurde la notion qu’elles puissent y mettre fin au nom de la Charte de l’ONU. Il en va de même pour l’OSCE. Die Linke, comme France Insoumise, propose un règlement au conflit dans le cadre de cette institution. Jean-Luc Mélenchon réclame des séances spéciales du conseil permanent de l’OSCE sur la guerre en Ukraine. Or, c’est déjà fait, et sans le moindre résultat. Depuis le début de la guerre, le conseil s’est réuni des dizaines de fois et a tenu plusieurs réunions extraordinaires entièrement consacrées à la question ukrainienne. Les discussions n’ont rien résolu. Et comment peut-il en être autrement ? L’OSCE, comme l’ONU, est une instance dont les États membres défendent leurs propres intérêts stratégiques et économiques. Parfois la rivalité impérialiste peut être contenue dans les limites des pressions, menaces, intimidations et chantages « pacifiques » que l’on appelle pudiquement la « diplomatie ». Parfois elle prend la forme de la guerre. Comme l’ONU, c’est une institution impérialiste qui, loin d’être la solution, fait partie du problème.
Cessez-le-feu ?
Passons à une autre revendication qui figure largement dans la politique de la gauche européenne, celle du « cessez-le-feu immédiat ». La réalité sur le terrain, c’est que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien, les forces armées ukrainiennes tentent d’empêcher une extension des zones sous contrôle russe et d’expulser les forces armées de Poutine au-delà des frontières d’avant 2014. C’est une guerre d’usure où les lignes de front ne changent guère depuis des mois. Chaque camp déploie une puissance de feu maximale pour épuiser les capacités militaires de l’adversaire. Ni la Russie ni l’Ukraine n’auraient intérêt à ce qu’il y ait une pause dans l’action militaire. Et si – par on ne sait quel miracle ! – il devait en avoir une, les belligérants en profiteraient pour se réorganiser et se réarmer avant de reprendre le combat avec une violence redoublée. Pourquoi ? Parce que retirer les troupes russes de l’Ukraine serait une débâcle désastreuse et humiliante pour Moscou. C’est une perspective qui ne peut s’envisager que par une défaite décisive sur le terrain ou par l’instauration d’un régime hostile à l’occupation de l’Ukraine. De telles hypothèses sont peut-être envisagables à long terme, mais elles ne le sont certainement pas à courte échéance. Par ailleurs, si une « révolution de palais » à Moscou devait se produire , il est fort probable, comme l’indique la mutinerie des Wagner, qu’elle porte au pouvoir des éléments pour qui Poutine ne mène pas la guerre avec suffisamment de vigueur et de violence. Il n’y a aucun compromis possible dans cette guerre. Elle ne peut se solder que par la défaite de l’un des deux camps.
Sans ou avec Poutine, le retrait des forces russes du territoire ukrainien serait une défaite catastrophique pour l’État russe, qui en sortirait très affaibli sur les plans intérieur et extérieur. Du côté ukrainien, le maintien de l’occupation russe signifierait une grave défaite et placerait une partie de la population ukrainienne sous le joug d’une puissance étrangère. Qu’y a-t-il donc à négocier ? Une paix dans laquelle l’Ukraine accepte l’amputation d’une partie de son territoire ? Une paix où la Russie renonce à ses objectifs et retire ses troupes ? Il suffit de poser ces questions pour se rendre compte qu’une négociation entre les deux camps ne sera possible que lorsque l’un des deux sera incapable de se battre davantage. Les appels au cessez-le-feu et à la négociation entre impérialistes ne tiennent pas compte des réalités de ce conflit.
Les livraisons d’armes à l’Ukraine
L’une des questions les plus contentieuses dans le mouvement ouvrier et les partis de gauche est celle des livraisons d’armes à l’Ukraine. Sommes-nous pour ou contre ces livraisons ? Et si nous ne nous opposons pas aux livraisons, ne nous rendons-nous pas coupables de jouer le jeu de l’impérialisme occidental et de l’OTAN ? Et cela ne reviendrait-il pas à soutenir les intérêts de l’oligarchie ukrainienne contre celle de la Russie et à trahir ainsi l’internationalisme et le socialisme ?
Une façon de résoudre ce problème (ne pas tomber dans le piège de l’OTAN)), au moins en apparence, et de prendre fermement position contre l’invasion, mais de s’opposer en même temps aux livraisons d’armes à l’Ukraine. C’est la position de la direction du PCF, entre autres. Les communiqués de son secrétaire national, Fabien Roussel, insistent sur le droit de l’Ukraine de se défendre contre l’invasion, mais dénoncent l’envoi de munitions et de matériel militaire de la part de ses alliés. Cela donne peut-être l’impression d’une attitude « équilibrée ». Cependant, en réalité, cette approche n’a pas de sens. Elle revient à accepter le droit de l’Ukraine de faire la guerre contre l’envahisseur, mais en même temps de lui refuser le « droit » de s’en procurer les moyens ! Un embargo sur l’exportation des armes vers l’Ukraine donnerait un avantage considérable à Poutine. L’argument avancé par les dirigeants du parti – et qui s’entend sous différentes formes dans le camp pacifiste en Europe – est que l’expédition des armes en Ukraine « alimente la guerre » et contribue à la tuerie. Or, s’il est vrai que la fourniture d’armes à l’Ukraine contribue à la violence, d’une certaine façon, il n’est pas moins vrai que la non-fourniture d’armes y contribuerait aussi, et sans doute beaucoup plus, compte tenu des massacres, exactions et destructions perpétrés par les forces russes dans les villages et territoires qui tombent sous son contrôle.
La guerre ne laisse pas de place aux « révolutionnaires de la phrase ». Il faut mésurer la pertinence des revendications et des mots d’ordre à l’aune de la situation réelle sur le terrain. Mettons-nous à la place des civils ukrainiens qui, dans l’horreur indicible de la guerre, craignent pour leur vie et pour celle de leurs enfants, ou alors des soldats qui subissant des pertes terribles jour après jour en essayant de repousser l’envahisseur. Imaginons un instant leur réaction s’ils entendaient que la gauche en Europe occidentale s’oppose à la livraison d’armes à l’Ukraine, ou que les syndicats occidentaux, suivant les consignes de leurs dirigeants et au nom de leur opposition à l’OTAN, bloquent le chargement des armes et des munitions nécessaires à la défense du pays. Aucun travailleur ou travailleuse en Ukraine ne comprendrait cette prise de position, parce que ’importation d’équipement militaire est indispensable à la lutte contre l’invasion.
L’arrêt de ces importations d’armes et de munitions condamnerait l’Ukraine à la défaite, à terme. Il faut mettre cette revendication de côté. En revanche, ceci ne nous empêche pas de dénoncer l’hypocrisie cynique des fournisseurs de matériel militaire. Le soutien des pays de l’OTAN à Zelensky n’est évidemment pas désintéressé. Leur « aide » n’est pas gratuite. Une partie des fournitures est achetée directement, mais le plus important, et de loin, pour les États-Unis et l’UE, ce sont les engagements de Zelensky concernant les contrats de reconstruction de l’Ukraine, l’accès aux ressources naturelles du pays et des accords stratégiques et militaires .
Ces contreparties rendront l’Ukraine de plus en plus dépendante, économiquement et militairement, des grandes puissances occidentales. Pour rendre les investissements étrangers plus rentables et défendre les intérêts de l’oligarchie locale, le pouvoir ukrainien va devoir aggraver la politique de régression sociale qu’il applique déjà depuis longtemps. Le fardeau de la reconstruction du pays tombera sur les travailleurs, pendant que les grands groupes capitalistes ukrainiens et étrangers engrangent des profits énormes. La guerre expose de façon brutale les rapports entre les classes et les réalités du système capitaliste. Pendant que le peuple subit les dangers et les privations au quotidien, les oligarques se sont enrichis sur leur dos. C’est sur ces aspects-là de la question que nous devons concentrer notre politique concernant l’armement de l’Ukraine, plutôt que de s’opposer à l’exportation des armes. Il faut relier la question des objectifs des grandes puissances et les profiteurs de la guerre en Ukraine à la nécessité d’exproprier les oligarques, mettant leurs entreprises, leurs propriétés et leurs ressources financières au service de la lutte contre l’invasion et de la réduction des inégalités. Ainsi, on relie les conditions créées par la guerre à la lutte des classes et la nécessité d’en finir avec le capitalisme.
L’approche programmatique à l’égard de la Russie ne peut pas être la même qu’à l’égard de l’Ukraine. En Russie, les opposants à la guerre, au risque de subir des brutalités, des peines de prison et même la mort, demandent l’arrêt de la guerre, parfois s’adressant à une audience internationale avec des pancartes Stop the War ! C’est un mot d’ordre parfaitement juste en Russie, mais ne conviendrait pas au peuple ukrainien, pour qui arrêter le combat signifierait devenir les esclaves de Poutine. Cette guerre criminelle n’apporte rien de bon aux travailleurs russes. Les soldats russes versent leur sang uniquement pour agrandir les fortunes et les privilèges de l’oligarchie mafieuse et de ses représentants au Kremlin.
Internationalisme et guerre
Ce n’est un secret pour personne que cette guerre n’est pas simplement un conflit entre deux pays. Elle s’inscrit dans une lutte plus large entre puissances impérialistes. L’invasion russe est un acte impérialiste de la part de la Russie. Au départ, Poutine et ses généraux imaginaient qu’ils pouvaient prendre la totalité de l’Ukraine en quelques semaines. Pour eux, l’Ukraine ne doit pas exister en tant qu’État indépendant. Le but de l’opération était d’absorber l’Ukraine dans un nouvel empire russe. En revanche, l’impérialisme américain et l’Union Européenne ont manœuvré depuis longtemps pour que l’Ukraine soit dans leur sphère d’influence, pour porter un coup économique et stratégique à la Russie. Cela coïncide avec les intérêts d’une partie de l’oligarchie ukrainienne, représentée par Zelensky, qui cherche à s’enrichir davantage au moyen d’un rapprochement avec les puissances occidentales. Compte tenu de sa position géographique et l’importance de ses ressources économiques, l’Ukraine est un enjeu majeur dans la lutte entre les grandes puissances. La guerre russo-ukrainienne est une guerre impérialiste des deux côtés.
D’un point de vue socialiste et internationaliste, il serait inadmissible de soutenir une oligarchie contre une autre ou de soutenir un bloc impérialiste contre un autre. Nous sommes pour la défense des intérêts communs des travailleurs en Ukraine, en Russie et partout dans le monde, et pour une lutte internationale contre le capitalisme et l’impérialisme. Mais cela ne signifie nullement que nous sommes « neutres » dans cette guerre, ou que son issue nous indiffère.
Se déclarer « contre la guerre » ou « pour la paix » est une position trop abstraite. Cela revient à dire que ce serait mieux si la guerre n’existait pas. Mais elle existe. Elle ne disparaîtra pas. Réclamer la paix est une chose, expliquer dans quelles conditions la paix pourrait se réaliser en est une autre. Il nous semble que la revendication centrale de notre propagande sur la guerre devrait être celle d’une « paix sans annexions ». C’est autour de ce même mot d’ordre, adopté par les révolutionnaires russes de 1917, que s’est cristallisée l’opposition au carnage de la Première Guerre mondiale. Dans la guerre russo-ukrainienne, c’est une revendication susceptible d’être soutenue par les travailleurs et les soldats hostiles à l’impérialisme et aux oligarchies des deux côtés. Sa réalisation ne sera pas possible sans le retrait ou l’expulsion des forces armées russes du territoire ukrainien. Une paix sur une autre base que celle-ci ne serait pas viable.
Le danger fasciste
Poutine a voulu masquer ses objectifs impérialistes en présentant la guerre comme une simple « opération spéciale » destinée à « dénazifier » l’Ukraine. Il existe bel et bien des fascistes en Ukraine. Mais la Russie n’en manque pas non plus. Le groupe Wagner est une branche fasciste des forces armées russes, financée et armée par l’État. L’Ukraine n’est pas dirigée par des néonazis. Zelensky n’est pas un fasciste. Les organisations fascistes en Ukraine n’occupent qu’une place relativement marginale dans la vie politique du pays. Aux élections de 2019, par exemple, le parti Corps National, associé au Bataillon Azov – une milice fasciste aujourd’hui intégrée dans les forces armées ukrainiennes – a formé une alliance électorale avec d’autres partis fascistes. La coalition n’a reçu que 2,15% des voix.
L’idée que les organisations fascistes étaient la composante majoritaire du mouvement Euromaïdan en 2013 et 2014 est fausse. Elles ont participé aux manifestations pour essayer de les récupérer, mais l’Euromaïdan était un mouvement à la fois massif et hétérogène. Dans un contexte de récession économique, aggravée par les sanctions et impositions mises en place par Moscou (exigence du paiement immédiat de la dette, blocage de certaines exportations vers la Russie), des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre les mesures d’austérité, contre l’authoritarisme du régime, et pour la signature d’un accord d’association entre l’Ukraine et l’Union Européenne, qui offrait à leurs yeux une sortie possible de la crise sociale et économique. Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont cherché à profiter de ce mouvement pour affaiblir la Russie. Le mouvement a pris un telle ampleur que le président Ianoukovitch a pris la fuite, avant d’être destitué, portant un coup aux intérêts de la Russie en Ukraine.
S’il ne faut pas exagérer le poids social et politique des organisations fascistes en Ukraine, elles constituent néanmoins un danger important. L’intégration des milices fascistes dans les forces armées et la présence de nombreux éléments fascistes dans la police et l’administration publique constituent une grave menace pour les droits et libertés démocratiques. Les fascistes ukrainiennes se sont attaqués aux manifestations syndicales et antiracistes, dans l’impunité. Le 8 mars 2018, selon un rapport d’Amnestie International, les manifestations à l’occasion de la journée internationale des femmes ont été brutalement attaquées dans plusieurs villes ukrainiennes. Zelensky, qui se présente dans les médias comme un défenseur du monde libre et démocratique, tolère le financement et l’armement d’unités militaires fortement marquées par l’idéologie fasciste dans les forces armées ukrainiennes. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision grecque EPT (2 mai 2022), il a défendu le régiment Azov et nié qu’elle était une formation néonazie.
Pour Poutine, l’existence des groupements fascistes en Ukraine n’était qu’un prétexte pour duper les soldats russes et l’opinion publique quant aux objectifs réels de l’invasion de l’Ukraine. Cependant, en Ukraine comme en Russie, le danger fasciste doit être pris au sérieux. Les travailleurs et les soldats antifascistes des deux côtés vont devoir affronter ce danger et se mobiliser pour désarmer et disperser tous les éléments fascistes, y compris dans l’armée et la police, dans les deux pays.
Conclusions
Nous avons vu que les mots d’ordre pour un cessez-le-feu et pour le règlement du conflit par des négociations diplomatiques ne tiennent pas compte des véritables enjeux de la guerre. Une négociation qui aboutirait à entériner l’amputation d’une partie du territoire ukrainien serait une défaite pour l’Ukraine, tandis qu’une négociation qui se solderait par le retrait des forces russes serait une défaite tout aussi catastrophique pour la Russie. On voit mal, dans ces circonstances, l’utilité d’un cessez-le-feu ou des négociations. Opposer la « voie diplomatique » à celle de la guerre est une fausse opposition, puisque la guerre, ou la menace de la guerre, dans de tels conflits, constitue de toute façon l’élément essentiel de négociations diplomatiques. L’ONU et l’OSCE ne peuvent pas résoudre des guerres dans lesquelles les intérêts économiques et stratégiques primordiaux des pays qui les dominent sont en jeu. Demander aux deux camps de discuter plutôt que de se battre est une approche totalement illusoire.
Nous avons besoin d’une politique qui s’appuie sur la réalité concrète de la guerre, une politique qui cherche à exposer les intérêts de classe contradictoires dans chaque camp et qui met directement en cause les oligarchies capitalistes. Les questions soulevées par la guerre, qu’elles soient d’ordre économique, social ou militaire, mettent en relief les injustices et les inégalités qui caractérisent le capitalisme d’une manière plus flagrante qu’en temps de paix. C’est pour cela que les guerres portent en elles la possibilité de mouvements révolutionnaires. La montée en puissance des organisations fascistes constitue un développement extrêmement dangereux. La destruction de ces organisations est un enjeu majeur des luttes de classe à venir. Le carnage fratricide de la guerre russo-ukrainienne est le produit du capitalisme et de l’impérialisme. L’axe central de notre propagande au sujet de cette guerre doit être d’expliquer aux travailleurs européens, comme aux travailleurs ukrainiens et russes, que la seule façon d’en finir définitivement avec l’horreur de la guerre est d’en finir avec le système qui en est la cause.
La Riposte
29 Août 2023
Pourquoi
nous faire croire que cette tragédie au centre de notre continent est une guerre entre Ukraine et la Russie alors que ce n’est plus un secret cette tragédie ne concerne que USA Russie la Crimée sera une base militaire Américaine ou restera Russe e Dombas passera Russe ou Américain pour installer leur gaz de schiste que personne ne veut pour UE Pourquoi Zielinski veut les territoires à majorité d’ethnie ,Russes alors qu’il a la Russophobie ?Unpolaire ou bi polaire les 95% des populations de l’UE continueront le pire en pire ?