Législatives : Pour une majorité NUPES ! Résistance à Macron ! À bas le capitalisme !

Il est évident que seule une victoire de la NUPES pourra permettre de faire obstacle à la politique réactionnaire d’Emmanuel Macron. Ce dernier a emporté l’élection présidentielle, non pas parce qu’il y avait une adhésion massive à son programme, mais parce qu’il paraissait comme un rempart contre le Rassemblement National de Marine Le Pen. La division des forces de gauche jouait également en sa faveur. Pour les législatives, les choses ne se présentent pas de la même façon. Pas une voix ne doit manquer pour infliger une défaite à Macron et à l’ensemble des partis réactionnaires et assurer une majorité parlementaire à la NUPES !

Macron et LREM veulent imposer une aggravation des injustices et des inégalités. Si la NUPES n’est pas majoritaire, ils auront les mains libres pour le faire. Les capitalistes ne s’intéressent qu’au profit. Ils cherchent par tous les moyens possibles à augmenter la rentabilité. Les conséquences économiques, sociales et environnementales qui en découlent ne leur importent pas. La mission de Macron, c’est de créer un contexte qui leur soit le plus favorable possible. En généralisant la précarité des emplois, en s’attaquant aux allocations chômage, au RSA et à l’âge de la retraite, il veut peupler le marché du travail d’une masse grandissante de personnes en détresse, exclues ou menacées d’exclusion, et donc prêtes à accepter n’importe quelles conditions de travail et de rémunération.

La mise en œuvre du programme de Macron concernant l’Éducation Nationale aurait des conséquences désastreuses. Il prévoit la réorganisation du système scolaire pour aggraver les inégalités. Par la généralisation d’une expérimentation de « l’école du futur », mise en place à Marseille, il donnerait la possibilité aux directeurs d’école de recruter des équipes scolaires et modifier la programmation pédagogique. Ainsi devenus plus « autonomes », les établissements scolaires seront en mis en concurrence. D’un établissement à l’autre, les programmes ne seront plus les mêmes et le baccalauréat n’aura pas la même valeur selon l’école où il a été obtenu. Comme l’a dit Jean-Luc Mélenchon à France Info, « À partir du moment où un chef d’établissement choisit les enseignants, nous allons avoir immédiatement une prime au copinage, une prime à une vision du chef d’établissement ! » Ce serait le début de la fin de l’Éducation Nationale telle que nous la connaissons.

D’ores et déjà, l’exclusion et la pauvreté touchent environ un quart de la population française (étude IFOP pour Ouest-France et Fédération des Acteurs de la Solidarité). La hausse des prix des produits alimentaires est de +3,4% en un an, selon l’INSEE. Les prix énergétiques flambent, également. N’oublions pas que les statistiques concernant l’inflation sont des valeurs moyennes qui tendent à masquer une réalité plus alarmante encore. Les prix de certains aliments de base ont explosé. C’est notamment le cas de tous les produits à base de blé dur comme les pâtes et le couscous, des fruits et des légumes, de la viande et du poisson, dont les augmentations se situent selon les produits entre 6% et 20% ! Les tomates, par exemple, ont pris 24% sur un an, et 9% depuis le début de l’année. Ainsi, semaine après semaine, l’inflation augmente le nombre de foyers en grande difficulté matérielle.

En plus de la régression sur le plan économique et social, Macron menace les libertés et installe progressivement un régime autoritaire. Il a priorisé le renforcement des moyens de surveillance et de contrôle. Pour chaque manifestation parisienne, des milliers de policiers, lourdement armés et prêts à intervenir à tout moment, sont mobilisés. L’utilisation de gaz lacrymogène contre une foule pacifique – dans laquelle il y avait de nombreux enfants – lors de la finale de la Ligue des Champions, le 28 mai dernier, n’est pas sans rapport avec ce glissement vers l’autoritarisme.

Le renforcement des moyens de répression est le signe d’un ordre social en danger. Macron est un représentant intelligent de l’ordre capitaliste. Il est conscient des risques associés à sa politique rétrograde. C’est aussi dans cette optique qu’il a sciemment cherché à placer une partie de la population dans le rôle d’une menace intérieure possible, notamment par le biais des lois « anti-séparatistes ». C’est la vieille méthode de « diviser pour mieux régner ». S’inspirant de la propagande raciste et nationaliste de l’extrême droite et sous prétexte de lutte contre le terrorisme, Macron et LREM veulent détourner la colère populaire vers une menace imaginaire, exonérant au passage les vrais responsables de la régression économique et sociale, à savoir les capitalistes. En jouant la carte de la xénophobie, Marcon exploitera et confortera les tendances nationalistes – dont le vote massif pour Le Pen n’est qu’une expression parmi d’autres – qui s’affirment dans la société française.

Le 1er juin dernier, sur France Info, Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré qu’une victoire de la NUPES aux législatives mènerait la France « dans le chaos ». Que le président du MEDEF affiche son hostilité à la gauche est tout à fait dans l’ordre des choses. Mais ses avertissements concernant la réaction des capitalistes face à la possibilité d’une victoire de la NUPES sont d’une extrême pertinence : « Le jour où il y aura un gouvernement Mélenchon, ils vont arrêter d’embaucher, ils vont arrêter d’investir […] exactement comme en 1981avec le programme commun » entre le PS et le PCF. « En quelques mois, ça va juste arrêter l’économie définitivement et plonger la France dans le chaos. » Cet avertissement ne pouvait pas être plus clair. Il doit être pris au sérieux. Pour saborder la mise en œuvre de réformes sociales par une majorité de gauche, les capitalistes se serviront de leur pouvoir économique pour paralyser l’économie. C’est une menace qui confirme les bases programmatiques défendues depuis toujours par La Riposte. Tout programme de réforme sociale progressiste doit nécessairement inclure des mesures révolutionnaires pour briser le pouvoir économique des capitalistes. Sinon, ceux-ci sèmeront le « chaos » et en feront porter la responsabilité à la politique « irréaliste » de réformes sociales, exactement comme ils l’ont fait avec le gouvernement socialiste-communiste de 1981. Cependant, les programmes de la France Insoumise et du PCF ne tiennent pas compte de cette réalité.

Les traits principaux du premier mandat de Macron – régression sociale, négligence des problèmes environnementaux, répression policière, nationalisme et racisme – seront reconduits sous le deuxième, et avec les mêmes conséquences : appauvrissement, précarité accrue, aggravation des inégalités et de l’injustice sociale. Quant aux partis, associations militantes et organisations syndicales engagés dans la lutte contre le capitalisme, avec ou sans une majorité à l’Assemblée Nationale, ils ne peuvent pas, à eux seuls et dans les conditions actuelles, lutter sérieusement contre le système capitaliste et encore moins lui porter des coups décisifs. Pour cela, la masse populaire jusqu’ici passive va devoir se mettre en mouvement. L’équilibre social, sur lequel repose l’édifice tout entier du système capitaliste, repose essentiellement sur la soumission passive de la masse de la population. Ordinairement, la vaste majorité de la population demeure politiquement inerte, acceptant sa situation comme inévitable. Mais cette passivité a forcément ses limites. Le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves de la période pré-covid en étaient une indication. Un ordre social, quel qu’il soit, ne peut tenir indéfiniment en imposant une détérioration constante des conditions de vie de la masse de la population. Or, c’est exactement ce qui caractérise le système capitaliste de notre époque.

Sous la pression élémentaire de la détérioration de ses conditions d’existence, la perspective d’une révolte populaire devient de plus en plus plausible. Cela changerait radicalement le rapport de force entre les classes sociales en France. Il ne s’agira sans doute pas d’une seule vague, mais d’une période plus ou moins longue de résistance et de tumulte. Pour atteindre l’objectif d’une véritable émancipation sociale de la population, libérée de l’exploitation et du règne du profit, il faudrait que cette mobilisation aboutisse à l’expropriation de la classe capitaliste et la prise de contrôle de l’ensemble des ressources économiques du pays. Militer contre le capitalisme, aujourd’hui, c’est aussi et avant tout la défense et propagation de ce programme révolutionnaire.

La Riposte

 

 

 

 

 

 

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