Dans le cadre de l’hommage national, en mémoire de Samuel PATY, professeur d’histoire géographie, sauvagement assassiné le 17 octobre 2020 par un intégriste islamiste, la CGT de l’École Du Breuil souhaite exprimer son émotion et sa solidarité envers sa famille et ses proches, mais aussi envers tous les enseignants ainsi que toutes les équipes pédagogiques des établissements scolaires et de formation de notre pays.
Contre la barbarie et pour la liberté d’expression, la CGT rend hommage à ce professeur d’histoire-géographie assassiné lâchement, à proximité de son collège, pour avoir simplement osé enseigner la liberté de penser et le développement de l’esprit critique de ses élèves.
Nous invitons également chacune et chacun d’entre nous à ne pas tomber dans le piège de la xénophobie tendu par les extrémistes et démagogues de tous bords. Ces derniers tentent de profiter du chaos pour se refaire une santé et confisquer le débat démocratique dans notre pays.
Pour recruter leurs adeptes, les semeurs de haines – pétris de leurs certitudes mortifères – intégristes islamistes et radicaux de tout poil, puisent dans le terreau fertile de l’ignorance et de la détestation d’autrui. Nous appelons la jeunesse et tous les travailleurs à ne pas se laisser diviser.
Samuel PATY dont les signalements auprès de sa hiérarchie et des autorités compétentes n’ont pas été pris au sérieux est aussi la victime de l’austérité, du délabrement de tous les services publics, derniers garde-fous de notre société contre la barbarie et la loi du plus fort.
Ce crime odieux aurait pu être évité ; le criminel, un « cas social », livré à lui-même, sans aucun cadre, s’est laissé facilement endoctriner.
Tout comme pour l’Hôpital public à l’heure de la crise sanitaire, l’État doit augmenter les effectifs des enseignants et des services sociaux démolis méthodiquement ces dernières années dans le silence général et le seul souci marchand alors qu’ils sont les derniers leviers publics efficaces de transmission du savoir et des valeurs républicaines, capables d’enrayer la violence et prévenir le délitement de notre société.
Lorsque l’on détruit l’hôpital, nous avons des milliers de morts à la première épidémie venue ; quand on détruit l’enseignement public de qualité et les services sociaux, la misère et la violence rôdent à chaque coin de rue.
Le métier d’enseignant doit pouvoir être exercé dans un esprit serein, où chacun puisse se sentir libre et en sécurité.
Samuel PATY est la victime de barbarie, mais il est aussi une victime de l’austérité et d’un choix politique. Nous demandons à notre direction de remonter ces revendications au gouvernement, via notre ministère de tutelle.
Paris, le 21 octobre 2020