La Poste a mis plus de quinze jours à réagir après le début du confinement. Les facteurs étaient jusqu’alors au contact de la population sans masques ni gants avec, pour les plus chanceux, un peu de gel hydroalcoolique. Très rapidement les cas de facteurs touchés par le coronavirus Covid-19 se sont multipliés tant et si bien que le bureau de Versailles à dû fermer pour désinfestation et bien d’autres en France.
Après avoir consulté les syndicats et les médecins du travail, La Poste a proposé une nouvelle organisation qui semblait contenter une bonne partie des salariés ou qui était pris par la plupart comme un moindre mal : prise de services 3 jours par semaine au lieu de 6. Jamais plus de 50 % de l’effectif sur le site. Travail réduit à six heures au lieu des sept usuelles par jour. L’arrêt complet de l’activité s’il n’y a pas la possibilité d’appliquer les distances de sécurité d’un mètre. L’arrêt de la distribution de publicité. Sans être une apanacée, cette adaptation aurait permis de distribuer les plis médicaux urgents et la presse. Cependant, ce n’était pas suffisant puisque la Poste à fait don à la Police de 300 000 masques de protection ce qui a eu pour conséquence que les facteurs travaillent les uns à côté des autres sans masque. À côté de cela, si le courrier diminue, le colis est en constante augmentation. En effet les gens confinés, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ont accru leurs achats de produits non vitaux sur internet : vêtements, chaussures, jeux vidéo, etc. Le fait est qu’il y a une forte augmentation du trafic colis sans un réaménagement adéquat des circuits de préparation ni un ralentissement des cadences. En résumé, ce plan de crise n’était ni parfait ni suffisant, mais il avait la qualité d’exister.
Ceci était sans compter sur la puissance des lobbies de presse qui sont détenus à 90 % par dix milliardaires. Non pas qu’il aurait été bâillonné, mais le journal du lundi arrivera le mercredi afin de préserver nos facteurs. Scandale pour la presse bourgeoise qui dit que « la Poste les a abandonnés » ou encore «qu’elle bafoue ses engagement» (voir note 1) . En effet pour ses dix milliardaires, la vie d’un facteur vaut bien moins qu’un journal en retard. Leur cynisme va même jusqu’à dire que cela réduit la liberté de la presse qui doit continuer absolument à être diffuser. (voir note 2.) Quelle est cette prétendue liberté lorsque tout le pouvoir médiatique est concentré entre les mains de dix personnes ? Dix bourgeois ultra-riches qui appartiennent tous à la même classe sociale et fréquentent les mêmes cercles de puissants. Si on paraphrasait Macron, on appellerait une telle concentration de pouvoir aux mains d’une infime minorité qui décide pour l’immense majorité une dictature. Il n’a pas été très dur pour eux d’aller pleurer au Gouvernement. Les membres du Gouvernement qui n’ont pas plus de sensibilité pour la perte d’un facteur que pour la perte de la première dent de lait d’un de leurs rejetons. Ainsi Edouard Philippe a convoqué jeudi à Matignon le patron de la Poste pour « s’assurer qu’elle remplit bien toutes ses missions ». Philippe Wahl n’a pas mis longtemps à s’exécuter puisque dès le premier jour de la nouvelle organisation, mercredi 1er avril, il a annoncé qu’il cassait tout et que ce n’était pas une blague.
À partir de lundi 6 avril, la Poste fera appel à ses employés précaires de Mediapost, intérimaires et CDD pour assurer la distribution de la presse. Bravo aux lobbies de la presse. Vous participez un peu plus à la crise sanitaire, mais que vaut la vie d’un salarié précaire pour un milliardaire ? Manifestement pas grand-chose. Pour les postiers aux guichets, avec un contact direct avec le public, ce n’est pas beaucoup plus glorieux puisque 850 bureaux de proximité seront rouverts en pleine période de confinement alors que la CGT FAPT alertait déjà du manque de « garanties d’une protection optimale du personnel », dans un communiqué paru le 26 mars. (voir note 3).
La lutte des classes s’exprime complètement dans le cas emblématique de la Poste. Tout en haut des puissants milliardaires qui ne prennent aucun risque face à la maladie qui font pression sur leurs serviteurs serviles : les membres du Gouvernement. Au bout de la chaîne le postier et même en dessous de lui l’intérimaire et le CDD qui prendront tous les risques pour que leurs journaux ne prennent pas deux jours de retard. Plus que jamais, renversons la pyramide : chassons-les du pouvoir et prenons nos vies en mains. Nos vies avant leur profit.
La Riposte.
1. Voir communiqué de l’alliance de la presse d’information générale publié le 26 Mars
2. https://www.la-croix.com/Economie/Medias/marchands-journaux-essentiels-ouverts-2020-03-29-1201086661
IL Y AURA , FORCEMENT , DES CONTAMINATIONS PARMI LES “CONDAMNES” IL FAUDRA BIEN ALORS DETERMINER LES RESPONSABLES ET ….CE NE SERA PAS DIFFICILE !!!