Brèves d’Alès #1

Nous inaugurons ici une nouvelle série intitulée “Brèves d’Alès”, contenant un florilège de courts articles traitant de l’actualité, et dont des camarades de la section d’Alès de La Riposte sont rédacteurs.

Propositions indécentes ?

Monsieur Macron, vous êtes un libéral, alors un peu de courage que diable ! L’Allemagne a instauré les mini-jobs à un euro de l’heure, les Britanniques ont des contrats de travail zéro heure ; beaucoup plus de chômeurs, de contrats précaires se serait bon pour la compétitivité. En Asie, en Chine, c’est douze heures de travail par jour pour un salaire de 50 euros par mois. il vous faudra aussi supprimer tous ces droits sociaux, « ça coûte un pognon de dingue, et les pauvres sont toujours pauvres ». Et puis il y a ce « cancer de l’assistanat »  et tous ces gens dans le Nord, « alcooliques, illettrés ». Non vraiment il est temps d’assurer votre idéal, sans barguigner.

Et puis alors la dette, depuis le temps qu’on en parle, il faut maintenant mettre le paquet, il y a tant de choses à vendre dans le pays : la tour Eiffel, elle a été construite pour être démontée, les chinois seraient disposés à en payer un bon prix. Pourquoi se limiter aux aéroports de Paris et de Toulouse, et les autres ? Les ports maritimes, les barrages hydroélectriques, ah non c’est déjà vendu, les centrales nucléaires, c’est moche et dangereux ; on les démonte et on les livre avec en prime la radioactivité, ah zut des françaises il y en a déjà dans le monde.

Voilà ce que peut produire avec force caricature notre monarchie présidentielle qui a permis l’élection d’un président qui a obtenu 18,19 % des inscrits au premier tour.


Propagande mensongère

Impossible de ne pas avoir entendu cette propagande diffusée dans la plupart des médias qui sert à culpabiliser les chômeurs. « Les chômeurs doivent se responsabiliser » selon Emmanuel Macron.

« Si les chômeurs ne trouvent pas d’emploi, c’est qu’ils ne cherchent pas assez »

Selon Pôle Emploi 120 000 emplois restent non pourvus. Cela représente 2 % des 5,5 millions de chômeurs officiels (toutes catégories confondues) Si tous ces postes étaient pourvus, il resterait 98 % de chômeurs soit 5,39 millions de chômeurs . Précisons par ailleurs que ces emplois dit non pourvus sont parfois fantaisistes, ou n’existent plus, l’employeur n’ayant pas déclaré le poste une fois celui ci pourvu.

Le chômage de masse est largement entretenu, il permet tous les excès des employeurs : heures supplémentaires non payées, augmentations de salaire refusées, harcèlement moral et sexuel facilités. Lorsqu’on facilite le licenciement, on facilite le harcèlement sexuel et/ou moral.

Les chômeurs ne sont pas responsables de leur sort, c’est la politique pratiquée qui en est la cause.

« On vit mieux en restant au chômage »

C’est faux, l’indemnité de chômage n’atteint jamais le montant du dernier salaire ; par exemple un salarié à plein temps au SMIC perçoit 60 % de son revenu lorsqu’il devient chômeur. Le revenu moyen des chômeurs est de 980 € brut mensuel ; c’est 3 fois moins que le revenu moyen à temps plein des salariés qui est de 2957 € brut mensuel.

Une personne seule et sans enfant perçoit un RSA de 545 € ; un salarié au SMIC qui aura travaillé 18 heures par semaine aura gagné plus.

« Il y a trop d’aides sociales en France »

C’est faux, les aides sociales sont plafonnées ; il est impossible de vivre mieux qu’un travailleur au SMIC ; une personne qui perçoit le RSA et qui touche une autre aide sociale recevra un RSA diminué.

« Les gens profitent du système pour ne pas travailler »

C’est faux, une personne sur trois éligible au RSA ne le demande pas. Deux personnes sur trois touchant le RSA vivent sous le seuil de pauvreté. 10 000 personnes au chômage meurent prématurément chaque année, notamment par le suicide. (Chiffres de l’INSERM)

« Le trou de la Sécurité Sociale c’est parce que les gens abusent »

Les comptes de la Sécurité Sociale n’ont pas à être en équilibre et ne le peuvent pas, car dépenses et recettes sont des variables qui n’ont aucun rapport entre elles ; les dépenses sont dues au progrès médical, aux épidémies, à la démographie, au vieillissement de la population ; tandis que les recettes sont avant tout celles des cotisations sociales, la CSG et une partie des taxes sur l’alcool et le tabac. Parle-t-on du trou dans le budget des pompiers, si celui ci est provoqué par une sécheresse ayant entraîné des interventions nombreuses ?

Depuis 2009 les dépenses de santé sont stables, et représentent 11 % du PIB. La France arrive à la 14ème place en dépenses de santé par habitant.

80 % des fraudes à l’assurance maladie ne vient pas des usagers, mais des établissements et professionnels de santé ; les fraudes émanant des assuréEs représente 200 millions d’euros pour des dépenses totales de 190 milliards d’euros, soit une  proportion équivalant à 0,1 % du budget de l’assurance maladie.

« Les gens vont trop facilement aux urgences »

Les urgences coûtent 300 millions €, soit 0,16 % du budget de l’Assurance Maladie.

« Il y a trop de fonctionnaires »

C’est faux, il n’y en pas plus que dans n’importe quel autre pays européen. Une idée trop  répandue est qu’il y aurait trop de personnel administratif. Dans la fonction publique hospitalière c’est 70 % du personnel soignant. L’énorme masse des fonctionnaires se trouve dans la police, l’armée, et l’enseignement. Dans la fonction publique territoriale plus de la moitié de l’augmentation des personnels sont des fonctionnaires de terrain pour pallier aux conséquences du désengagement de l’État.

Toutes les données décrites dans ce document sont consultables auprès des différents organismes cités :

INSEE : Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques.

INSERM : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale.

DARES : Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques.

Il y a lieu d’avoir peur, ce gouvernement ne va pas s’arrêter, le bulldozer est en marche pour détruire tous les droits sociaux, dans la pure tradition libérale capitaliste…. sauf si le peuple se met en marche et résiste.


Le capitalisme en quelques mots

Le propriétaire des moyens de production – capitaux, machines, locaux, matières premières, etc. – verse aux travailleurs le salaire le plus bas possible, le minimum dont ceux-ci ont besoin pour reconstituer leur force de travail – manger, dormir, avoir un toit. Le capitaliste vend ensuite sur le marché le produit de leur travail sous la forme de marchandises. La différence entre, d’une part, le salaire payé à l’ouvrier (plus les autres frais liés aux moyens de production) et, d’autre part, le gain réalisé par la vente de la marchandise va dans la poche du capitaliste. Ce gain s’appelle la plus- value. Le capitaliste réinvestit ce surplus dans le processus de production, jusqu’à saturer le marché d’une accumulation gigantesque de marchandises, provoquant des crises de sur-production et chômage de masse.


ZAD : état des lieux

Les projets abandonnés

Le centre commercial des bouillons à Mont-Saint Aignan. 

Aéroport Notre Dame des Landes.

Scierie du Morvan

Barrage de Sivens.

Projets bloqués

Center parc de Roybon

Zone commerciale de Montesson « ZAD patate »

Projets en cours

Site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure

Rocade autoroutière d’Avignon

Ligne LGV Bordeaux sud Sainte-Colombe-en-Bruilhois.

Centre commercial Europacity à Gonnesse.

Contournement autoroutier de Strasbourg.

Transformateur électrique de Saint-Victor-et-Melvieu

Zone commerciale d’Alès 

Projet achevé

Ferme des mille vaches à Buigny-Saint-Maclou

Ceci est le résultat de la lutte de tous ceux qui ne supportent pas ces Grands Projets Inutiles Imposés. (GPII) fruits d’un capitalisme débridé destructeur avec le soutien de gouvernements autoritaires, faisant usage de la violence d’état. Beaucoup l’on payé de leurs personnes parfois jusqu’à la mort (Rémi Fraisse pour Sivens).


On veut des retraités jeunes et en bonne santé.

Parfois, la vérité éclate, mais trop tard. Plusieurs « réformes » des retraites ont été justifiées par l’allongement général de l’espérance de vie. Une étude officielle vient cependant de conclure que, « pour les générations 1951 et suivantes », c’est-à-dire 80 % de la population française, « la durée moyenne espérée passée à la retraite devrait baisser un peu par rapport à la génération 1950 » (2). Autant dire qu’un progrès historique venait tout juste de s’inverser. Ce genre d’information n’a pas martyrisé nos tympans. Et Mr Macron ne semble pas penser qu’il y aurait « urgence à agir » sur ce front…

Réduire l’âge de départ à la retraite ainsi que la durée de cotisation et donc d’actualité, surtout pour libérer des postes pour les plus jeunes. La moitié des 18-25 ans sont au chômage dans certains endroits de France.


Les pompiers gardois sont au régime.

2,50 euros de prime pour leur repas en caserne pendant leur garde. Voilà ce que l’on donne aux pompiers gardois. Il ne faut pas avoir un gros appétit avec si peu. Pourtant ils ont besoin d’énergie avec tout ce qu’ils font.  Le nombre de leurs interventions est en hausse mais pas leurs primes. On les met à la diète.  Il faut faire des économies nous disent certains, mais c’est sur le dos de ceux qui agissent pour nous au quotidien, nos héros les pompiers.

On change ou on continue?

50 % des vertébrés ont disparu ces 40 dernières années. 80% d’insectes volants en moins en trois décennies. 66 000 tonnes de pesticides consommées en France en 2016, 10 000 de plus qu’en 2011.

Zéro pesticide, urgence vitale !

Non aux coupures d’eau !

Trop de foyers aux revenus modestes se voient couper l’eau par des agents travaillant pour des entreprises privées (Veolia par exemple) parce qu’il n’arrivent plus à payer leurs factures ou par simple retard dans leurs paiements.

Pour éviter cela, il faut que les communes passent toutes en régie publique pour la gestion de l’eau pour qu’elles appliquent le principe des 430 premiers litres d’eau gratuits par jour et par habitant.

L’eau est indispensable, même les êtres humains qui ne peuvent plus payer leur facture ont droit à un minimum garantie et gratuit.


Pont de Gênes : le cri de colère du grand-père d’une victime

Alain Thomas, grand-père d’Axelle Place, morte lors de la catastrophe du 14 août dernier, nous a fait parvenir le texte qu’il a lu lors de ses obsèques. Nous le rendons public.

“Je ne parlerais pas de ma douleur. Elle est immense et je n’ai pas les mots pour la dire.

En revanche, je parlerais de ma colère et de ma révolte.

Axelle, Melissa, Nathan, William et toutes les victimes de Gènes ne sont pas morts par accident. Ils sont les victimes d’un assassinat. Les gouvernements italiens successifs ont limité le rôle de l’État au minimum, confiant les autoroutes à des intérêts privés dont la seule religion est le profit. Pourquoi dès lors, investiraient-ils dans le contrôle et la sécurité d’infrastructures que n’utilisent jamais ni les belles personnes qui gouvernent ni les financiers qui les emploient. J’accuse l’État italien et la société d’autoroute d’être coupables de ces morts qui nous réunissent aujourd’hui. J’accuse le gouvernement français, caricature de ce système mortifère, de privatiser à marche forcée et ainsi de se rendre coupable des catastrophes à venir : ferroviaires, routières, sanitaires, nucléaires, environnementales. J’accuse M. Juncker, grand gourou du paradis fiscal luxembourgeois et patron de l’Union européenne de contraindre à cette dérive du profit généralisé au mépris de la personne humaine.

Le pont effondré est le symbole de ce qui est déjà là et de ce qui nous attend.

Indignons-nous comme disait Stéphane Hessel, votons, battons-nous pour refuser qu’on nous parle de fatalité quand il s’agit de la conséquence de la loi du marché qui vise à satisfaire la voracité d’individus dont on peine à les imaginer dotés d’un reste d’humanité. Je cite Brecht : « Celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu. »

J’aimerais croire qu’Axelle, Melissa, Nathan, William et les autres victimes nous serviront de guides pour lutter avec toute notre énergie, et dans la durée et même, et surtout, dans les petites choses du quotidien, pour un monde redevenu humain.”


Un enjeu d’avenir : produire local pour nourrir la ville.

Alors que nous faisons venir toujours plus de denrées alimentaires, produites « au meilleur coût » dans des contrées toujours plus lointaines, la demande en aliments bio et locaux n’a jamais été aussi forte, mais elle est hélas, impossible à satisfaire.

En quelques décennies, les ceintures vivrières de nos villes ont cédé la place aux rocades et zones commerciales. A Alès, les terres alluviales de la Prairie, autrefois potager de la ville et des environs, continuent d’être urbanisées -bien que pour la plupart inondables- et méthodiquement grignotées par les établissements commerciaux.

Ce mouvement résulte de choix politiques qui, ignorant cette agriculture de proximité, ont préféré ne voir dans les terres fertiles que de la terre à bâtir…

La réalité apparaît aujourd’hui cruellement : alors que les élus de la majorité à l’agglo d’Alès prétendent vouloir servir du bio dans les cantines du bassin Alésien, nos maraîchers locaux constituent une espèce en voie d’extinction…

Une autre politique municipale, ou mieux à l’échelle de la commune, peut demain contrer ce phénomène : en maintenant le statut agricole des propriétés lors des mutations, en créant des périmètres de protection des espaces agricoles périurbains, en aidant de nouveaux agriculteurs à reprendre les exploitations et bien entendu en abandonnant des projets irresponsables, tels que la nouvelle Zone commerciale d’Alès construite en zone inondable !

 

 

 

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