Le programme de la droite prévoit la suppression de 500 000 emplois dans la Fonction Publique. Il veut en finir avec les 35 heures. Il veut une nouvelle révision du Code du Travail au détriment des droits des salariés, allant beaucoup plus loin que la loi El Khomri. Il contient de nombreuses mesures pour généraliser l’emploi précaire. Les allocations des chômeurs seront dévalorisées. Il diminue les remboursements de la Sécurité Sociale. Il s’attaque aux retraites. Dans son ensemble, ce programme n’est rien de moins qu’une déclaration de guerre contre les droits et les conditions de vie de la majorité de la population, pour augmenter le pouvoir et les profits des capitalistes. En parallèle de ce danger, il y a celui du Front National, qui ajoute à la régression sociale une politique nationaliste et raciste dans le but de diviser les travailleurs selon leur couleur, leur nationalité ou leur religion. La régression sociale ne serait pas la faute des capitalistes, mais celle des « étrangers ».
La montée des forces réactionnaires a été grandement facilitée par une politique étiquetée « socialiste », mais en réalité calquée sur les intérêts du MEDEF et de la Bourse. Sous l’égide de Hollande, Valls et Macron, le Parti Socialiste est devenu un instrument des riches, des puissants, des exploiteurs. La nomination de Benoît Hamon ne change pas cette réalité. Certes, Hamon trouvait que la politique d’austérité du gouvernement était un peu trop sévère. Il craignait ses conséquences électorales. Lui et les autres « frondeurs » étaient mal à l’aise avec la loi El Khomri. Lors de la « primaire », l’électorat du PS a imposé sa candidature. Mais les instances dirigeantes du parti, les députés, les sénateurs et les maires du PS étaient et sont toujours massivement favorables à la politique réactionnaire menée depuis cinq ans. Qui peut croire, dans ces conditions, qu’un prochain gouvernement « socialiste » mènerait une politique à l’opposé du gouvernement actuel ?
Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat présidentiel qui pourrait barrer la route aux forces réactionnaires. Son programme reprend de nombreuses revendications du mouvement ouvrier. Il défend les services publics et s’oppose franchement à l’austérité, ainsi qu’à l’érosion des droits des salariés. Malgré ses faiblesses – qui sont nombreuses et importantes – le programme de Mélenchon exprime la volonté de résister aux capitalistes et d’ouvrir une perspective de lutte pour changer la société. Nous appelons à voter massivement pour Mélenchon au premier tour.
Quoiqu’il arrive, aucune solution ne viendra des urnes, ni d’une quelconque réforme constitutionnelle. La perspective d’une sortie de crise ne s’ouvrira que lorsque les travailleurs se mettront massivement en lutte et s’empareront du contrôle des entreprises. Il faut en finir avec le pouvoir des capitalistes. L’explication patiente et persistante de cette vérité et la mise au point d’un programme d’action révolutionnaire pour l’expropriation de la classe capitaliste constituent le premier devoir de tous les militants, partis et syndicats qui veulent porter la lutte des classes à une conclusion victorieuse. Tant que l’opposition au capitalisme restera dans les limites de revendications défensives, de réformes partielles et de considérations électoralistes, il s’avérera impossible d’en finir avec la crise.
En définitive, il n’y a que deux politiques possibles dans le cadre du capitalisme. On peut attirer les investisseurs capitalistes par la réduction des salaires et des taxes sur les profits, l’augmentation de la précarité, la suppression du Code du Travail, la privatisation, etc. C’est la politique des partis de droite et du Parti Socialiste. À l’inverse, l’augmentation des salaires (le PCF réclame un SMIC à 1700 euros), la réduction du temps de travail et l’extension des droits des salariés réduiront massivement la rentabilité du capital. C’est la politique que défend le PCF, et la CGT, ainsi que Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens. Mais cette politique « anti-capitaliste » est insuffisante parce que les capitalistes y répondront avec virulence par des suppressions d’emplois, la délocalisation ou la fermeture des entreprises. La fuite de capitaux provoquera une contraction de la production, du commerce et de l’activité économique en général et ce sont les travailleurs qui en subiront les conséquences. Ce sont les patrons qui ont le pouvoir. Des mesures qui les agressent menacent l’existence même des entreprises dont ils sont propriétaires. Tous les travailleurs comprennent cela et c’est pourquoi ils sont sceptiques quant aux programmes revendicatifs qui ne prévoient rien pour empêcher les représailles patronales.
Le programme du réformisme, qui s’oppose à l’expropriation des capitalistes tout en cherchant à porter gravement atteinte à leurs intérêts, n’est donc pas viable. Un programme qui s’attaque aux intérêts capitalistes doit nécessairement intégrer la nécessité de briser la résistance patronale par la suppression de la propriété privée de toutes les entreprises importantes et de toutes les banques. C’est le programme que défend La Riposte. La lutte contre le capitalisme va de pair avec la lutte pour le réarmement politique du mouvement ouvrier, liant le combat quotidien pour la défense des travailleurs à la rupture avec le capitalisme et la réorganisation de la société sur des bases socialistes. Si vous êtes d’accord avec cette orientation, prenez contact avec La Riposte. Unissons nos forces pour construire l’alternative révolutionnaire au capitalisme.
Greg Oxley, PCF Paris.