Le scrutin interne pour choisir la « base commune » au 37e Congrès du PCF a traduit une très forte contestation de la ligne de Pierre Laurent. La question des « primaires » a focalisé l’attention des militants, au détriment des questions de programme, d’orientation politique générale ou de démocratie interne. Mais tout est lié. La politique réformiste défendue par le groupe dirigeant et constamment validée par un Conseil National trié sur le volet a conduit le parti d’échec en échec. Ses effectifs sont en baisse. Sa base électorale est de plus en plus fragile. Parmi ceux qui ont voté pour le texte de la direction (51,2%), tous ne sont pas d’accord avec les « primaires ». Ceux qui se déclarent satisfaits de son contenu politique sont très fortement minoritaires. Les militants ont l’impression que la direction navigue à vue, ne sachant pas ce qu’elle veut ni où elle va. En vérité, c’est bien plus qu’une impression.
En plus des textes issus des regroupements oppositionnels – dont La Riposte – qui, depuis une dizaine d’années, ont contesté les orientations de la direction, un autre texte, Ambition communiste, a été soumis au vote des militants signé notamment par Patrice Cohen-Séat. Ce dernier représente une tendance « liquidatrice », favorable au remplacement du PCF par un nouveau mouvement « horizontal » aux contours incertains. Le texte milite dans le même sens, puisqu’il prône l’adhésion individuelle au Front de Gauche. Ceci signifierait, en substance, la fin du PCF. Mais combien de communistes ont compris cet aspect du texte ? Son succès indéniable, avec 23% des voix, se doit essentiellement à son opposition aux « primaires ».
Notre texte, Pour une politique communiste, a récolté 5,40% des voix. La division de l’aile réformiste du parti et la présentation d’un texte oppositionnel supplémentaire ont sérieusement modifié les paramètres du scrutin. Les voix portées sur Ambition communiste l’ont été au détriment des autres textes alternatifs, mais surtout du nôtre. Ceci est dans l’ordre des choses. Les autres textes bénéficient d’une implantation militante et organisationnelle bien plus ancienne et, à ce stade, bien plus importante que nous.
Ce qui est très encourageant, c’est que dans les sections et fédérations où nous avions des militants communistes impliqués dans la vie du parti pour défendre et expliquer nos idées, nous avons obtenu 15%, 20%, et parfois plus de 30% et 40% des voix, par la seule force des arguments.
Pour La Riposte, la conclusion qui découle de ce scrutin est donc évidente. Notre campagne nous a mis en contact avec des centaines de communistes. Elle nous a montré que nous avons une réserve de soutien considérable dans le parti, comme dans la CGT. Et pourtant nos ressources militantes et matérielles sont beaucoup trop faibles. A nous maintenant d’élargir et mieux organiser notre base militante active en impliquant d’avantage nos sympathisants dans le travail de La Riposte. Nous devons réunir nos camarades et sympathisants dans les localités, enrichir notre contribution politique et théorique au mouvement, renforcer notre présence sur le terrain, développer notre journal, notre site internet et nos moyens de communication. Notre objectif n’est pas de paraître plus forts, mais d’être plus forts. C’est sur cette tâche que nous devons maintenant concentrer nos efforts.