Actuellement, l’instance dirigeante du PCF (le Conseil National) n’est pas élue démocratiquement. Elle est désignée par le Conseil National sortant et « plébiscitée » d’office par une procédure de vote plutôt étrange, pendant le Congrès National.
Le Conseil National acquiert, de ce fait, une très grande autonomie politique par rapport à la base du parti. Au fil des années, l’écart entre les orientations des dirigeants et les aspirations de la base nous a coûté des dizaines de milliers d’adhérents. Pour ne citer qu’un exemple parmi bien d’autres, l’implication directe des dirigeants du parti dans les privatisations, pendant les années du gouvernement Jospin, a profondément choqué les militants communistes. Dans la presse communiste de l’époque, la privatisation d’Air France était présentée comme une forme de « réappropriation sociale », parce que, voyez-vous, les salariés pouvaient désormais être actionnaires de « leur » entreprise !
Quel congrès du PCF avait pris position en faveur de privatisations ? Aucun. Mais cela ne faisait rien. C’était à prendre ou à laisser. La procédure d’« élection » du Conseil National le protégeait de toute contestation sérieuse, de toute façon. Plus récemment, l’approbation de l’État d’urgence et de la participation française à la guerre au Moyen Orient est en contradiction avec les idées de la plupart des communistes. Mais les dirigeants du parti ont pris leur décision et la base doit faire avec. La question des orientations politiques du PCF est étroitement liée à celle de son « régime » interne. Ce problème est abordé dans le texte alternatif Pour une politique communiste.
Voici un extrait du texte concernant la vie interne du parti :
« Les sections locales sont organisées, de manière générale, sur des bases démocratiques. Les adhérents peuvent s’y exprimer librement, élire les responsables et exercer un contrôle collectif et démocratique sur tous les aspects de son organisation interne et de son activité publique. Cette démocratie interne est indispensable à la construction du parti sur des bases saines et porteuses d’avenir. Cependant, dans les échelons supérieurs de notre parti, il existe encore des pratiques qui sont loin d’être démocratiques et qu’il convient de supprimer. Ici n’est pas le lieu d’en faire un inventaire complet, mais à titre d’exemple, la procédure en vigueur pour l’élection du Conseil National est inacceptable. Une liste de noms, concoctée selon des critères peu transparents et validée par le Conseil National sortant, est présentée aux délégués au Congrès National. Avant le congrès, cette liste n’est pas connue des membres du parti. Au congrès, la liste imprimée sert aussi de bulletin de vote. Les délégués qui approuvent la liste déposent le bulletin dans une urne. Ceux qui ne l’approuvent pas n’y déposent rien. Il n’existe aucun moyen de voter contre, et tout marquage sur le bulletin annule sa validité. Ainsi, la composition du nouveau CN proposée par le sortant est inévitablement approuvée avec 100 % des voix, indépendamment du nombre de délégués qui l’approuvent. Cette pratique n’est pas digne d’un parti qui se veut démocratique.
Une démocratisation de notre fonctionnement interne permettrait un rapprochement entre les instances dirigeantes et l’ensemble des adhérents. Elle réduirait le risque de décisions prises en haut – comme celle de voter pour l’État d’urgence – qui sont en contradiction complète avec les idées et aspirations des militants. »
La démocratisation du PCF ne pourra se faire que si ses militants s’y intéressent activement et prennent ce problème au sérieux. Les premiers signataires de Pour une politique communiste en appellent à tous les adhérents du parti pour qu’ils se fassent entendre sur cette question dans les discussions préalables au prochain congrès.
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