La canicule est là, la chaleur arrivant les salariés miroitent des congés bien mérités après une longue année d’un travail de plus en plus harassant.
Pour les syndicalistes et élu(e)s du personnel c’est l’espoir d’un relâchement de la pression, un moment déconnecté des brimades, des remarques, des tentatives de déstabilisation, des rencontres de salariés à bout. Un moment de repos et de reprise « d’oxygène » pour reprendre le combat dès son retour d’autant plus lorsque l’on a participé activement à une lutte et une grève plutôt bien réussie au mois de mars dans un secteur où le syndicalisme n’est pas encore dans « la culture », comme c’est le cas dans les banques !
Mais ce repos du corps et de l’esprit n’est pas toujours possible, les employeurs s’organisant très bien pour continuer à mettre la pression aux syndicalistes ; même en congé !
C’est ce que vit actuellement Christelle, élue CHSCT CGT à la banque populaire du massif central !
Bien que s’étant éloignée de son domicile pour se « déconnecter » plus sûrement, sa direction ne l’entendait pas de cette oreille !
En contactant ses filles restées sur place, elle a eu la mauvaise surprise d’apprendre que son employeur les avait appelées à plusieurs reprises pour les « inciter » fortement à accepter une lettre recommandé. Un membre de la direction est allé jusqu’à passer chez elle pour déposer un dossier et insister pour que ses filles acceptent le recommandé !
Mais que pouvait contenir cette lettre à laquelle la direction tenait tant ?
Une convocation à un comité d’entreprise pour qu’il rende un avis sur le licenciement projeté de Christelle ! (procédure obligatoire dans le cadre d’un licenciement d’un salarié protégé par un mandat).
Et le dossier ?
Les « pièces » « justifiant » la procédure !
Quels faits lui sont reprochés ?
3 lettres de mécontentements de clients de la banque populaire qui, bizarrement, ciblent uniquement Christelle…
Il est à noter que la banque populaire du massif central reçoit plus de 1500 lettres de réclamations. On se doute bien qu’en ces périodes difficiles beaucoup de personnes sont dans des situations financières compliquées et le mécontentement des clients est monnaie courante, mais sur 1500 lettres seules 3 ont trouvées grâce aux yeux de la direction, comme par hasard celles qui incriminent Christelle.
La direction trouve là un excellent levier pour tenter de se débarrasser, à quelques mois des élections professionnelles (où la CGT devrait pouvoir bénéficier du travail remarquable qu’ont mené les camarades dans des conditions très difficiles), d’une élue qui est la seule élue CGT en Corrèze où elle mène la lutte avec quelques succès.
Comme souvent dans ces cas-là, le ou la syndicaliste ainsi traité(e) à tendance à se refermer sur soi-même, se remettant en question et prenant les « fautes » reprochées comme réelles et sérieuses. Heureusement Christelle en a informé l’union locale CGT de Tulle qui s’est chargée avec les cégétistes BPMC, d’organiser la riposte et sa défense.
L’état psychologique de Christelle étant fortement atteint par cette attaque, son médecin n’a pas eu d’autres choix que de la mettre en arrêt de travail.
C’est ainsi que des militants CGT de Tulle, mais aussi du Puy de Dôme où se trouve le siège de la BPMC se sont rendus le Jeudi 30 Juillet devant la BPMC au moment prévu du comité d’entreprise.
Une cinquantaine de syndiqués répondant à l’appel de l’Union Locale de Tulle et de l’Union Départementale du Puy de Dôme ont fait entendre la voix de la solidarité entre militants, et ce malgré les congés et le peu de temps pour organiser cette manifestation (à peine 3 jours).
La direction, pas d’accord avec l’idée de reporter le CE lorsque Christelle l’a demandé suite à son arrêt de travail, décida, sous la musique et les prises de parole, de renvoyer le comité d’entreprise au 3 Septembre.
( voir ci-dessous la vidéo faite par l’UD CGT 63)
D’ici là, l’Union Locale de Tulle va poursuivre la pression sur la direction pour qu’elle abandonne la procédure.
Il est réconfortant, mais pas étonnant, de constater la capacité des cégétistes à se mobiliser pour défendre un des leurs. Comme il fut répété à plusieurs reprises, « s’en prendre à un syndiqué CGT, c’est s’en prendre à toute la CGT ! ».
Malheureusement, ce type de mobilisation se multiplie sur tout le territoire.
Le patronat se sent pousser des ailes. Choyé par le gouvernement qui lui accorde tout ou presque et qui maltraite lui-même les syndicalistes salariés (c’est moins vrai pour les syndicalistes paysans quand ils sont de la FNSEA), les employeurs généralisent les attaques contre les syndicalistes et plus particulièrement la CGT qui s’oppose aux politiques gouvernementales et défend les salariés dans les boites.
Cette situation ne peut pas durer éternellement. Ces attaques répétées et ciblées sont un signe évident d’intensification de la lutte de classe.
Le patronat et les gouvernants ont besoin d’attaquer les acquis des salariés encore plus vigoureusement (loi Macron, Loi Rebsamen etc) pour sauvegarder ce système qui les fait vivre grassement .Pour cela il faut se débarrasser d’un syndicat à l’histoire fortement marquée par le refus de ce système.
Il faut que la CGT organise la riposte, on ne peut plus se contenter d’accourir aux 4 coins de la France pour défendre tel ou tel camarade, il faut que la peur change de camp !
Le 23 septembre la CGT organisera une journée d’action pour engager la riposte globale à cette intensification de la discrimination syndicale. Cela doit être une première étape. Mais la confédération doit commencer à travailler, mobiliser, réfléchir, organiser la convergence de toutes les luttes actuelles pour, au bon moment, pouvoir lancer un mouvement de grèves illimitées et ainsi renverser le rapport de force et mettre fin à la dégradation continuelle de nos conditions de vie.
(ci-joint le tract distribué le 30 Juillet, la proposition de motion pour les syndicats à envoyer à cgt-ultulle@wanadoo.fr)
S.R UL CGT TULLE
Vidéo réalisé par l’UD CGT 63