Mercredi 8 juillet, deux représentants du personnel de la CGT se présentent devant l’établissement de la Poste de Sartrouville, dans les Yvelines. Les encadrants de l’établissement interdisent alors l’accès aux locaux sous prétexte que les représentants CGT n’ont pas prévenu assez tôt de leur visite. En effet, ils n’ont prévenu que 24 heures à l’avance. Or voyons ce que dit le Code du Travail et le site du gouvernement : « Les délégués du personnel disposent d’une liberté de déplacement dans l’entreprise pendant les heures de délégation ou en dehors de leurs heures habituelles de travail ». Les délégués du personnel peuvent donc circuler et prendre contact avec les salariés dès que les délégués du personnel sont en délégation. Ils ont accès aux locaux sans aucune obligation de prévenance, mais nos deux délégués ont tout de même eu la politesse de prévenir 24 heures avant. Or cela ne suffit pas pour la Poste des Yvelines. Ainsi la directrice de l’établissement répond : « je ne peux donner suite compte tenu du délais de 48 heures réglementaire non respecté. Je n’ai en effet pas le temps d’organiser votre visite dans les meilleurs délais ».
Et pourtant de l’organisation il y en avait car il n’y avait pas moins de 6 encadrants pour repousser les deux représentants CGT. La réalité est que l’établissement de Sartrouville est un véritable enfer pour les facteurs : en quelques mois, plus de 10 % du personnel sont passés en conseil de discipline et ont été licenciés ou mis à pied pendant plusieurs semaines. Certains facteurs sont même suivis sur leurs tournées pour guetter la moindre faute : un casque retiré sur le vélo, un recommandé laissé dans une sacoche ou un sens interdit pris en vélo sur le trottoir et c’est directement le conseil de discipline pour le facteur. Sans parler des conditions de travail terribles depuis la dernière réorganisation qui a supprimé 7 tournées de facteur et vu apparaître une fin de service à 15h45 à lieu des 13h45 d’avant la réorganisation. Ainsi, n’importe quel facteur du département des Yvelines sait que Sartrouville est un véritable calvaire pour les postiers.
C’est dans ce climat délétère que les représentants du personnels allaient visiter l’établissement de Sartrouville afin d’entrer en contact avec un facteur qui était convoqué en conseil de discipline. Tout était alors mis en œuvre pour les en empêcher. La règle veut que la Poste bloque physiquement le passage des représentants CGT et les empêche de rentrer dans l’établissement. Nos représentants, la loi de leur coté, ne se sont pas découragés. Grâce aux facteurs sur place, ils ont pu profiter d’un moment d’inattention de la part des encadrants pour pénétrer dans l’établissement par la porte d’entrée. Comme vous pouvez l’imaginer, cela n’a pas été du goût de la Direction Départementale de la Poste des Yvelines qui a décidé de porter atteinte directement à nos deux camarades en leur infligeant une sanction.
Membre du CHSCT départemental, le premier camarade de la CGT a pris seulement la sanction d’un avertissement pour « avoir refusé de signer le registre des visiteurs » et pire encore : « avoir faire signer des pétitions ». Le second quant à lui passe directement en entretien préalable à licenciement ce mercredi 26 août à 9h30 devant la DSCC des Yvelines, au 3 rue du Centre à Guyancourt.
La discrimination syndicale est un fléau pour les syndicalistes dans toutes les entreprises, mais c’est à la Poste que l’on s’est fait maître dans cette pratique. Ce n’est pas la première fois que La Riposte dénonce ces discriminations et ce n’est pas la première fois non plus que la Poste se fait épingler par l’inspection du travail. En s’attaquant aux représentants du personnel c’est à l’ensemble du personnel que la Poste s’attaque : elle fragilise les représentants mais fait également peur à l’ensemble des facteurs qui veulent éviter la répression. C’est inadmissible !
Soutenez nos deux camarades pour la levée des sanctions, signez la pétition en ligne:
http://www.mesopinions.com/petition/politique/fin-discriminations-syndicales-vincent-fabien/15501