L a crise économique et sociale, aggravée par une politique gouvernementale axée sur la défense des seuls intérêts capitalistes, tire les conditions de vie de la masse de la population vers le bas. Huit millions et demi de personnes vivent avec moins de 964 euros par mois. La régression sociale rajoute, année après année, au nombre de personnes vivant dans la misère. L’année dernière, plus de 300 000 personnes ont rejoint la catégorie officielle des « pauvres ».
Les conséquences humaines de cette catastrophe sociale se voient dans nos rues. Les mendiants trainent à l’entrée des supermarchés ou à côté des guichets automatiques. Le soir, ils fouillent dans les poubelles. Des gens dorment dehors dans le froid, dans des cabines téléphoniques et au pas des portes – et parfois ne se réveillent jamais. Cet hiver – comme ceux des années précédentes – nous laisse de nombreux cadavres, ramassés au petit matin et enterrés on ne sait où.
La France compte aujourd’hui entre 112 000 et 150 000 personnes sans domicile fixe. Dans la capitale, 5000 personnes par jour appellent le 115, à la recherche d’un abri, ne serait-ce que pour une nuit. Parmi ces appels, près de la moitié concerne des parents avec enfants à charge. Seulement 700 demandeurs sont reçus. Les 4300 restants doivent coucher dehors, à côté de plusieurs milliers d’autres qui ne demandent plus rien.
Les files d’attente devant les centres de distribution alimentaire n’ont jamais été aussi longues. Parmi leurs « clients » se trouvent des chômeurs, des retraités, mais aussi de nombreux salariés pauvres, des mères seules avec enfants à charge et travaillant à temps partiel, des travailleurs précaires. Un enfant sur cinq grandit ainsi, ancré dans la pauvreté, avec tout ce que cela implique pour leur développement personnel, leur santé, leur socialisation et leur avenir. 25% des jeunes majeurs sont au chômage. 150 000 jeunes quittent l’école sans aucune qualification. Le surendettement concerne non moins de cinq millions de foyers, avec, chaque année, environ 210 000 nouveaux dossiers déposés à la Banque de France. Les familles surendettées peuvent facilement se trouver enfermées dans une spirale infernale de tracasseries qui minent leur existence au point, parfois, de pousser au suicide.
Rédaction