Hollande et Valls dirigent un gouvernement au service des capitalistes.
Sur toutes les questions importantes, leur politique ne se distingue pas de celle de l’UMP. Ayant pris fait et cause pour le système capitaliste, ils partagent la responsabilité des conséquences sociales désastreuses de celui-ci. Avec chaque mois qui passe, plus de cinq millions de travailleurs sans emploi s’appauvrissent un peu plus. Les conditions de vie de l’immense majorité des travailleurs, avec ou sans emploi, se dégradent constamment. Le capitalisme refoule la société en arrière. Aucune amélioration n’est en vue. Sur tous les fronts – l’industrie, le commerce, les services publics, les conditions de logement, la santé publique, le système éducatif, les retraites – nous voyons et nous subissons les effets de ce déclin inexorable.
Ainsi, quand Hollande affirme que la France est « sur la bonne voie », c’est soit qu’il est un imbécile, soit qu’il nous prend pour des imbéciles.
Et personne ne pouvait s’étonner de l’interview fortement médiatisée dans laquelle Valls a récusé le qualificatif de « socialiste » et déclare qu’il faut « en finir » avec la gauche « passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hanté par le surmoi marxiste ». Depuis des années, Valls exige que le Parti Socialiste change de nom. Aujourd’hui, il semble vouloir imposer ce changement pour entériner la rupture du PS avec les idées et aspirations du socialisme et l’ancrer définitivement dans le camp de nos ennemis. Il se peut qu’il réussisse. Nous ne doutons pas que la majorité des militants socialistes s’y opposent. Mais cela suffira-t-il ?
Même si le parti ne change pas de nom, même si Hollande, Valls, Macron et d’autres quittent le parti pour en créer un nouveau au « centre » ou ailleurs, la question de la nature de classe du Parti Socialiste sera toujours posée. Le capitalisme en France – et pas qu’en France, bien sûr – est arrivé à un point où les intérêts vitaux des capitalistes exigent la destruction de toutes les conquêtes sociales du passé. Un gouffre de plus en plus large s’ouvre entre les classes. Les Hollande, Valls, Macron etc. ont choisi leur camp. Qu’en sera-t-il dans les rangs du parti ? Nous le saurons bientôt, peut-être.
A terme, une rupture est inévitable, d’une façon ou d’une autre.
Car sans parler du « marxisme », ne serait-ce que la vision du Parti Socialiste comme un instrument du progrès social est incompatible avec les orientations politiques de ceux qui le dirigent actuellement. Il y a des militants socialistes, bien sûr, qui adhèrent à la politique de la direction. Mais des milliers d’autres, écœurés par la trahison de leurs espoirs, ont déjà « rompu », en claquant la porte. D’autres restent dans la perspective de se battre contre la direction. Mais pour que la lutte de ces derniers puisse avoir une chance d’aboutir à des résultats tangibles, il faudrait la mener sur des bases programmatiques et théoriques solides – des bases marxistes, de notre point de vue – et en lien avec les luttes syndicales et politiques extérieures au PS.
A l’inverse d’une opposition sérieuse à la politique Hollande-Valls, nous avons le comportement de ce que les médias appellent les « frondeurs ».
On pourrait difficilement imaginer des opposants plus pusillanimes. Le manque de substance de cette « fronde » s’explique par le fait que les idées qu’elle défend ne diffèrent de celles de Valls que dans quelques détails ou, pour reprendre le terme employé par Martine Aubry, dans le « dosage » de la politique d’austérité. Martine Aubry, comme Benoît Hamon, nie l’existence d’une « fronde » – c’est-à-dire d’une révolte ou d’une contestation sérieuse. Tous les deux couvrent le gouvernement de louanges en préface de leurs remarques critiques.
Pour Benoît Hamon, « Il n’y a pas de fronde, il n’y a qu’un débat avec le gouvernement. » Quant à Martine Aubry, elle explique sa position ainsi : « Je ne remets pas en cause en bloc la politique du gouvernement. Le gouvernement a fait de bonnes choses sur des sujets que la droite avait laissés de côté, comme la sécurité…. Le gouvernement a bien fait de se lancer dans la réduction des déficits et de la dette. C’est une obligation. […] Oui, le gouvernement a pris les choses en main sur la dette et ma seule question aujourd’hui, elle est importante, c’est un problème de dosage. » [France Inter, 20/10/2014.] Enfin, si l’on se réfère au texte publié par le collectif Vive la Gauche autour des députés Christian Paul, Laurent Baumel, Pouriah Amirshahi, Jean-Marc Germain, ainsi que la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann ou encore l’eurodéputé Guillaume Balas, il demande timidement « un rythme de réduction des dépenses publiques plus adapté à la conjoncture économique », un meilleur ciblage des aides accordées aux capitalistes, un soutien à la consommation populaire, notamment par la progressivité de la CSG. Il n’y a pas la moindre mesure que l’on pourrait qualifier d’anti-capitaliste dans ce texte, et les idées censées être favorables aux travailleurs sont d’une timidité extrême. Tout ceci, encore une fois, est présenté comme de la matière à « débattre » avec le gouvernement Hollande-Valls.
Or, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un « débat », mais d’une lutte s’opposant frontalement à la politique rétrograde de ce gouvernement, une défense implacable des intérêts des travailleurs contre ceux des capitalistes dans tous les domaines – salaires et prestations sociales, emploi, éducation, santé, logement et aussi concernant le contrôle et la direction des entreprises et de l’économie en général. C’est pourquoi nous sommes communistes. Notre programme, c’est un programme de lutte dont le but ultime est d’en finir avec le capitalisme, un programme qui relie tous les combats que nous impose ce système rapace à une politique d’expropriation de sorte que toutes les grandes entreprises et toutes les banques soient placées sous le contrôle démocratique des salariés. Sur cette base, nous voulons instaurer une république socialiste et internationaliste. Telle est l’approche programmatique de La Riposte. Rien n’oblige les socialistes oppositionnels à accepter ce programme dans son intégralité. L’essentiel serait qu’ils s’engagent sérieusement dans la lutte contre le capitalisme. Mais quant à ces parlementaires dits « frondeurs », on peut difficilement éviter la conclusion que leurs critiques à demi-teinte ne sont qu’une vaine posture dont la principale motivation est de se dédouaner de la politique désastreuse du gouvernement et – autant que faire se peut – échapper à ses conséquences électorales.
SI nous voulons vraiment changer de politique il faut sortir de l’euro, de cette Europe capitaliste et de l’OTAN,
d’ailleurs c’est l’analyse des économistes progressistes comme Jacques Sapir et Frédéric Lordon directeur d’études au CNRS sur la mondialisation capitaliste.