La puissance destructrice et meurtrière de l’armée israélienne s’abat sur la population de Gaza. Le gouvernement israélien prétend viser des cibles militaires. Mais ce sont avant tout les hommes, les femmes et les enfants, vivant dans la misère pour la plupart, qui sont touchés par les bombardements.
Les bombardements intensifs et les incursions terrestres ne font que rajouter aux souffrances innommables d’un peuple enfermé dans un territoire économiquement asphyxié, coupé du monde par le blocus israélo-égyptien. Tout ceci avec la complicité des puissances impérialistes occidentales, dont les Etats-Unis et la France.
Les périodes de « paix » dans cette zone ne sont jamais que des intervalles plus ou moins courts entre de nouvelles guerres.
Il en sera toujours ainsi tant que la chaîne des intérêts impérialistes qui exploitent et divisent les peuples ne sera pas rompue par une révolution victorieuse.
Si la révolution égyptienne avait pu être menée à son terme, si elle avait porté la classe ouvrière au pouvoir, le rapport de forces entre les oppresseurs et les opprimés aurait été radicalement modifié à l’avantage de ces derniers, dans toute la région.
L’échec de la révolution et l’installation d’un régime reproduisant toutes les caractéristiques essentielles de celui de Moubarak ne pouvaient, au contraire, que renforcer l’isolement du peuple palestinien et aggraver la situation des opprimés dans tous les pays avoisinants – y compris en Israël.
D’autres révolutions couvent à travers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. La révolution égyptienne n’a pas dit son dernier mot non plus. Nul ne peut dire à quel moment se produiront de nouvelles offensives révolutionnaires, mais c’est dans la victoire et l’extension internationale de l’une de ces révolutions que réside le seul espoir sérieux et fondé des opprimés palestiniens. Sur la base du capitalisme, aucune solution ne sera trouvée. Reconnaître cette vérité implacable est la première forme de solidarité avec les Palestiniens. Nous parlons ici, bien sûr, des Palestiniens de notre classe, non pas des affairistes et chefs militaires au pouvoir dans les territoires.
L’émancipation nationale des masses palestiniennes sera accomplie de façon révolutionnaire, ou ne le sera pas.
La lutte pour la libération nationale est indissociable de la libération sociale et économique des masses, et donc de l’abolition de l’ordre capitaliste.
Sur le plan militaire
Malgré les moyens considérables dont Israël dispose, son offensive ne peut pas donner des résultats tangibles durables. Les roquettes du Hamas sont stockées dans des tunnels et entrepôts souterrains, largement à l’abri des frappes aériennes les plus puissantes. Leur destruction ne serait possible que par l’occupation et le quadrillage militaire de l’ensemble du territoire. Ceci exposerait les Israéliens à l’hostilité de la population toute entière. Chaque maison, chaque homme et chaque femme seraient un ennemi. C’est une chose d’occuper un territoire, mais à quel coût ? Dans le contexte de la déstabilisation de l’ensemble du Moyen Orient, la classe dirigeante israélienne ne peut pas se permettre une telle aventure.
Les possibilités de déploiement militaire sont encore plus limitées du côté du Hamas. Ses roquettes – qui ne sont pas des missiles guidés – sont une forme d’armement à l’efficacité extrêmement aléatoire. Ils n’ont absolument aucun impact sur les capacités militaires de l’Etat israélien. Des centaines roquettes ont été détruites par les systèmes de défense israéliens avant même d’atteindre le sol. En tirant des roquettes sur des zones à forte densité de population, le Hamas espère obtenir des concessions, notamment la réouverture de la frontière égyptienne. Mais cette stratégie épuisera rapidement les stocks d’armes dont il dispose, et son seul résultat tangible aura été de servir de justification au bombardement de Gaza. La stratégie du Hamas ne mènera donc nulle part. Ainsi, du côté de l’Etat israélien et du régime du Hamas, ce conflit ne pourra jamais déboucher sur une victoire de l’un ou l’autre camp.
Un cessez-le-feu profitera avant tout à Israël, puisque le rapport de forces sera ce qu’il était avant le déclenchement de la guerre. Son pouvoir et ses capacités militaires seront intacts. Quant au Hamas, avec ou sans l’ouverture de la frontière, il pourra se réapprovisionner en roquettes. Il semblerait que celles-ci proviennent essentiellement de l’Iran, en passant par le Soudan. Si c’est le cas, on se demande comment elles peuvent transiter sur des milliers de kilomètres sans être détectées par la surveillance israélienne, égyptienne, américaine et européenne. En tout cas, le fait est que l’approvisionnement en armes du Hamas n’a jamais été sérieusement entravé.
Le Hamas est une organisation entretenue par des régimes réactionnaires, dont l’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Iran. Le Hamas dénonce la corruption de l’Autorité Palestinienne. Mais ses cadres sont, eux aussi, de plus en plus engagés dans l’affairisme et la corruption qui caractérisent les milieux capitalistes palestiniens. Une partie importante de l’argent qui devait servir à atténuer la misère de la population est systématiquement détournée vers des fins moins louables.
Le financier principal du Hamas était l’Arabie Saoudite.
Depuis le début des années 2000, sous la pression des Etats-Unis, les Saoudiens auraient considérablement réduit leur contribution. L’Iran aurait pris le relais. Le Hamas reçoit également des fonds des Frères Musulmans en Egypte. Le soutien du Hamas pour les djihadistes en Syrie a entraîné une forte baisse des subventions iraniennes, qui n’ont été que partiellement remplacées par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Les subventions accordées par ces différentes sources ne sont jamais gratuites. Chaque sponsor cultive sa « fraction » dans les milieux dirigeants du Hamas, pour mieux avancer ses propres intérêts. La bande de Gaza n’est qu’un pion parmi d’autres dans le « grand jeu » des puissances rivales dans la région.
Soutenir le droit à l’autodétermination des Palestiniens est un devoir élémentaire du mouvement ouvrier international.
Cependant, l’émancipation territoriale, nationale et sociale des opprimés palestiniens est totalement inconcevable en dehors d’un renversement révolutionnaire non seulement de l’impérialisme israélien, mais aussi de toutes les puissances réactionnaires de la région. Lié inextricablement aux régimes de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de l’Iran, le Hamas n’offre aucune solution au peuple palestinien. Au contraire, il fait partie du problème, tout comme l’Autorité Palestinienne. La « résistance » à Israël au moyen d’attentats, d’enlèvements et de tirs de roquettes, assorti d’un discours de haine dirigée contre tous les Juifs, toutes classes confondues, est une « résistance » factice et contre-productive.
Ce qui est nécessaire, en Palestine, comme en Egypte, comme en Iran – et également en Israël – c’est l’émergence d’une force sociale fondant son programme et son action sur les intérêts communs de tous les exploités de la région. Cette force, c’est la classe ouvrière. Et ce programme, c’est le programme de l’internationalisme, de l’expropriation des capitalistes, le programme du communisme.
Compte tenu des conditions matérielles à Gaza et en Cisjordanie, l’émergence d’un mouvement ouvrier indépendant et suffisamment fort pour conduire cette lutte paraît peu probable. Il en va de même pour la Syrie. Mais ce n’est pas le cas en Egypte. Et ce n’est pas le cas en Iran non plus. Le sort des Palestiniens sera déterminé par ce qui se passe dans ces grands pays à forte concentration de travailleurs.
En Israël, le chômage et la misère s’aggravent sans cesse. La lutte des classes existe en Israël. Les événements de ces dernières années le prouvent. La politique d’austérité du gouvernement Netanyahou a suscité une opposition massive. L’un des facteurs qui incite le gouvernement à s’acharner sur les Palestiniens est précisément le besoin de détourner la colère de la population vers un ennemi extérieur. Les intérêts de classe contradictoires entre les travailleurs et les capitalistes en Israël constituent le point de départ d’une stratégie susceptible de miner la puissance de l’impérialisme israélien. Un mouvement authentiquement révolutionnaire en Palestine ou en Egypte tendrait une main fraternelle aux travailleurs israéliens, indépendamment de leur religion ou de leur origine, et s’opposerait de la façon la plus nette et implacable à tous les régimes réactionnaires de la région, quelle que soit leur rhétorique « anti-israélienne ».
Il faut chercher à unir tous les travailleurs contre leur ennemi commun – le système capitaliste. Et ici en Europe, si nous voulons vraiment contribuer à une solution pour les Palestiniens et pour tous les opprimés de la région, nous devons nous aussi adopter une approche résolument révolutionnaire et internationaliste, dans notre lutte contre le capitalisme en France et, par extension, envers les problèmes qui se posent en Palestine.
Greg Oxley
PCF, Paris.
Un très bon article !
il est écrit :
“Les périodes de « paix » dans cette zone ne sont jamais que des intervalles plus ou moins courts entre de nouvelles guerres.
Il en sera toujours ainsi tant que la chaîne des intérêts impérialistes qui exploitent …”.
Oui ce n’est pas la première attaque d’Israël, mais pourquoi celle-ci ?
PUIS IL EST écrit :
“En Israël, le chômage et la misère s’aggravent sans cesse. La lutte des classes existe en Israël. Les événements de ces dernières années le prouvent. La politique d’austérité du gouvernement Netanyahou a suscité une opposition massive. L’un des facteurs qui incite le gouvernement à s’acharner sur les Palestiniens est précisément le besoin de détourner la colère de la population vers un ennemi extérieur. ”
Je pense que ce point devrait être développé. EN effet, Quelle est la situation en Israel ? Y a -t-il des signes de révolte ? Ou en est la lutte des classes ? QU’est ce qui motive les dirigeants israéliens au point de tirer sur Gaza ? l’Etat d’Israël comme le Hamas et le Fatah, discrédités, craignent une explosion de révolte, dans le cadre de la révolution du monde arabe. Cette guerre a pour but d’atomiser les populations civiles, de casser toute aspiration à se révolter. Ce climat de guerre ne se cantonne d’ailleurs pas a la Palestine, la guerre est en irak, au mali, libye, syrie, nigéria, ukraine…
TOut cela dans un contexte d’un régime capitaliste, englué dans son effondrement depuis 2007-2008, et qui depuis, ne fait que retarder sa chute pour tenter de trouver une solution.