S’appuyant sur l’augmentation constante du nombre de chômeurs, le président de l’UMP, Jean-François Copé, a sommé François Hollande de « prendre acte de son échec et d’annoncer immédiatement un changement de politique économique. » Ainsi l’UMP, qui n’est autre que l’instrument politique par excellence de la classe capitaliste, veut exploiter les conséquences sociales désastreuses du capitalisme pour marquer des points.
Copé réclame la fin des 35 heures, la « baisse du coût du travail », la baisse des impôts des capitalistes, un développement massif de ce qu’il appelle « l’apprentissage » – c’est-à-dire des emplois payés en dessous du SMIC, selon le modèle du CPE que la droite avait voulu imposer en 2006 –, des coupes sombres dans les dépenses publiques et une baisse du nombre de salariés dans les administrations et les services publics. Il veut augmenter les profits et les fortunes des plus riches au moyen d’une généralisation de l’emploi précaire et des bas salaires. Il veut une réforme du Code du travail qui donne plus de « liberté » aux employeurs. Il fustige aussi « l’assistanat » et vise, en particulier, les allocations des chômeurs, selon lui trop élevées. A l’heure où des millions de salariés subissent une baisse de leurs revenus et où des millions d’autres, privés d’emploi, vivent en marge de la société, le programme de l’UMP réduirait le salariat à une masse corvéable, exploitable et jetable à merci !
Ce programme entre petit à petit dans les faits, de toute façon, et cela depuis de nombreuses années, par la logique implacable du système capitaliste. Hollande n’en est pas responsable en premier lieu. Sa faute est de cautionner ce système, de s’y résigner, d’en être un agent complice et volontaire.
Le programme de l’UMP n’est pas qu’un discours. Pour les travailleurs, pour les chômeurs, pour les retraités et les jeunes de notre classe, il représente un avertissement sérieux. Si jamais l’échec du gouvernement actuel permettait à la droite de revenir au pouvoir, la régression sociale que nous subissons actuellement connaîtrait une aggravation considérable. Nous voilà pris entre les deux feux de « l’alternance », sans autre perspective qu’une détérioration implacable de nos conditions d’existence, avec le concours plus ou moins agressif des pouvoirs publics, selon l’étiquette des gouvernants. Ceci explique les taux d’abstention très élevés lors des élections. Les médias et les politiciens se plaignent de l’apathie des électeurs. Mais ce n’est pas de l’apathie, pour l’essentiel. Des millions d’électeurs potentiels ne votent pas parce qu’ils n’espèrent plus rien des élus et des institutions.
Leur conviction n’est pas sans fondement. Elle a été forgée par l’expérience. Regardons les choses en face. Les élections municipales auront lieu en mars. Après, il y aura les européennes. Plus tard encore, de nouvelles présidentielles et législatives. Les communistes que nous sommes se lanceront énergiquement dans toutes ces batailles pour battre la droite et faire gagner notre camp. Cela va de soi. Mais ne perdons jamais de vue que la solution aux problèmes fondamentaux ne viendra pas et ne peut pas venir des élus et des institutions existantes. Ce point de vue serait-il « extrémiste » ? Non. Si on pouvait sonder la conscience de l’ensemble des travailleurs, on trouverait certainement que peu d’entre eux pensent le contraire. Car même si la gauche gagne une majorité des municipalités et même si on arrive – malgré la performance lamentable du gouvernement Hollande – à empêcher le retour des Copé, Sarkozy et autres requins de droite aux prochaines échéances présidentielles, qui peut vraiment croire que cela permettrait d’en finir avec le chômage de masse et toutes les autres conséquences de la tyrannie capitaliste ?
Tant que le capitalisme restera en place, ses mécanismes seront bien plus puissants que l’action des gouvernements, aussi « à gauche » soient-ils. Alors quel est l’avenir de la France ? Il n’y a pas de limite à la régression que la classe capitaliste imposera aux travailleurs, mais il y a une limite à ce que ceux-ci peuvent supporter. A un certain stade, l’équilibre social qui repose sur la passivité de notre classe finira par se rompre.
Ainsi se préparent les prémisses d’une nouvelle révolution. Nous pensons que ses phases successives ne seront pas déterminées par le calendrier électoral et parlementaire, mais par l’action extra-parlementaire des travailleurs. Et quel que soit son point de départ, cette révolution ne connaîtra de conclusion victorieuse que par l’expropriation de la classe capitaliste.
Sommaire :
- Roissy-CDG : création d’un syndicat CGT commun aux loueurs de voitures
- Amazon, le roi de la jungle
- L’avenir révolutionnaire de la France – Edito du n°70
- L’exploitation des « travailleurs détachés »
- La précarité dans l’Education Nationale
- Grève des sages-femmes
- « L’autonomie » des personnes âgées : un service public ou un marché ?
- Fonction Publique : le « rapport Pêcheur » constate les dégâts et… propose de poursuivre la même politique
- Manifestations de masse en Bretagne : quelles leçons pour le mouvement ouvrier ?
- Où va le Front de Gauche ?
- Extraits des Perspectives Mondiales de la Tendance Marxiste Internationale
- Nelson Mandela et la lutte contre le capitalisme sud-africain
- L’intervention impérialiste en Centrafrique
- Etats-Unis : la grande grève des salariés de Walmart
- Les manifestations de masse en Ukraine
- Chostakovitch : la conscience musicale de la révolution russe
- Activités
- Souscription 2014 : soutenez La Riposte !
- Retour d’une réunion sur le « coût du capital »
- Création d’une Fédération des Etudiants Marxistes en Grande-Bretagne
- Municipales au Venezuela : victoire du camp révolutionnaire