Le monde entier a été choqué par la catastrophe du Bangladesh, qui s’est déroulé le 24 avril dernier, dans la ville de Savar, située à une trentaine de kilomètre de Dacca, la capitale. Un immeuble de 9 étages, le Rana Plaza, s’est brusquement effondré. Il abritait 5 ateliers de confection textile, tous travaillant en sous-traitance pour des grandes marques occidentales.
Le bilan, encore temporaire, s’élève à 1 127 morts. Plus de 300 ouvriers sont encore portés disparus à l’heure actuelle. Leurs familles sont descendues dans la rue pour protester contre la brutalité du système économique – le capitalisme – qui a causé cette tragédie. Ce drame intervient cinq mois seulement après l’incendie tragique de l’usine Tazreen Fashion d’Ashulia, une ville près de Dacca également, où plus de 110 travailleurs du textile ont péri. Personne n’a encore été tenu responsable de ce désastre, et encore moins condamné.
Nul ne sait exactement combien de personnes étaient en train de travailler dans cet immeuble. Le Rana Plaza est un complexe construit au départ pour abriter un centre commercial et des bureaux, et non pas des machines pour l’industrie textile pouvant avoir un poids très important. Le plan architectural d’origine comprenait six niveaux, et non neuf. Par ailleurs, 3 étages supplémentaires ont été ajoutés, sans consulter l’architecte principal. Selon certaines estimations, 3122 ouvriers, principalement des femmes, étaient à l’intérieur du bâtiment au moment de l’effondrement. Mais en réalité, les chiffres pourraient être beaucoup plus élevés. En raison d’un manque de législation et surtout du non-respect des lois existantes, la plupart du temps les ouvriers ne sont même pas enregistrés. Ils ne sont pas considérés comme des employés faisant partis de l’entreprise : leur statut juridique est équivalent à celui des machines d’usine, qui appartiennent aux patrons. Ils n’ont pas d’autre rôle que d’être exploités. Selon certaines sources, il n’y aurait que 18 inspecteurs du travail chargés de surveiller les conditions de sécurité pour la capitale Dacca (comprenant plus de 100.000 usines) et ses alentours. Cela explique pourquoi de telles conditions de travail peuvent exister.
L’absence de syndicats, l’échec complet pour mettre en œuvre la législation du travail, et absolument aucune préoccupation pour la santé et la sécurité des travailleurs sont devenus des caractéristiques de l’industrie textile au Bangladesh. Et c’est également le cas de la plupart des pays d’Asie du Sud qui fabriquent des produits peu coûteux pour les marchés européens et nord-américains. Le Rana Plaza confectionnait des produits manufacturés pour les grandes marques européennes telles que Benetton, Mango, Loblaw (Joe Fresh) et Primark.
La réalité, c’est que les conditions de travail des ouvriers du textile au Bangladesh ne sont pas différentes de celles des esclaves sous l’Empire romain. Ou encore des esclaves qui ont construit les pyramides sous le règne des pharaons égyptiens. Au fur et à mesure que les détails de la tragédie de Savar sont révélés, cela devient une évidence.
Le 23 avril 2013, la veille de la catastrophe, des ouvriers ont remarqué des fissures sur le bâtiment, et ont aussitôt informé leurs patrons des risques d’écroulement. Mais les propriétaires des ateliers de confection, ainsi que le propriétaire du complexe Sohel Rana, ont préféré ignorer leur crainte. Le jour suivant, et malgré leur appréhension, les ouvriers se sont vus forcés de travailler dans le même immeuble. On leur annonça que le bâtiment avait été examiné par des ingénieurs, et que le site avait été déclaré conforme à la sécurité. Certains ouvriers ont insisté sur le manque de sécurité évident, mais on les menaça d’avoir 3 jours de suspension de salaire s’ils refusaient de travailler. Les ouvriers avaient déjà dépensé leur maigre salaire, car on était déjà en fin de mois. La crainte d’avoir une retenue sur salaire ne pouvait que les forcer à retourner au travail, dans ce qui allait être un piège mortel. Ce qui est scandaleux, c’est que cette situation est loin d’être rare, car beaucoup de bâtiments se sont effondrés depuis 2005, en tuant des centaines d’ouvriers. Pour autant, ces atrocités sont toujours restées impunies.
Après l’effondrement, les secours ont mis énormément de temps à arriver, et étaient quasi-impuissants, à cause de leurs pauvres moyens. Beaucoup de corps ensevelis sous les décombres étaient en état de décomposition avancée et dégageaient une odeur pestilentielle, ce qui rendait le travail des secours encore plus difficile.
A travers tout le pays, les réactions des gens mêlaient la colère et le chagrin. Des centaines de personnes se sont précipitées sur les lieux pour offrir leur aide. Beaucoup ont essayé d’enlever à mains nues les débris de l’immeuble pour sauver les gens ensevelis sous les décombres. De nombreux travailleurs ont offerts leur sang ainsi que des médicaments pour les rescapés. Ce fut une grande preuve de la solidarité qui existe au sein de la classe ouvrière. Elle démontre leur humanité qui contraste avec la cruauté des capitalistes et des magnats des affaires. Ces derniers n’ont aucun état d’âme et n’hésitent pas, dans leur recherche absolue du profit, à presser les travailleurs jusqu’à la dernière goutte de sang.
A la suite de cette catastrophe, un mouvement social a éclaté chez les ouvriers du textile, et leurs organisations ont annoncé des grèves et des manifestations. Des rassemblements de milliers d’ouvriers se sont tenus à Gazipur, Narayanganj et dans d’autres endroits. Partout, la revendication principale était la même : que le propriétaire du complexe ainsi que les autres coupables de ce désastre soient immédiatement arrêtés et condamnés à mort.
On peut lire dans le Financial Express publié au Bangladesh :
« Abdul Latif, un officier de police de Pallabi, a déclaré que les manifestants sont descendus dans les rues dans la matinée, et ont endommagé des véhicules et des ateliers de confection de vêtements en bordure de route, stoppant ainsi la circulation des véhicules ».
« La plupart des ateliers de Kazipara, de Shewrapara, Mirpur et de Pallabi ont été fermé à la suite des manifestations. La police a reçu pour consigne de rester en alerte afin d’éviter d’autres troubles ajoute-t-il ».
De puissantes manifestations d’ouvriers du textile ont également éclaté dans d’autres districts de Dacca : à Shyamoli, Kolyanpur, Technical Crossing, Gulshan, Mohakhali, Tejgaon Industrial Area, Malibagh et dans le quartier d’affaires du centre ville, Karwan Bazar.
En outre, les ouvriers ont manifesté devant le bâtiment BGMEA (Bangladesh Garment Manufacturers et Exporters Association). Au cours de ces manifestations, qui se déroulaient dans différents districts de Gazipur, les ouvriers ont attaqué les usines les unes après les autres. Le scenario était identique dans la zone de fabrication de vêtements à Narayanganj.
Le Directeur Général de la Police Industrielle [1], Abdus Salam, a déclaré que la sécurité était renforcée dans tout le pays, en particulier autour des ateliers de confection de vêtements, afin d’éviter de nouveaux incidents. « Les ouvriers étaient trop en colère pour qu’on s’y attaque » indiqua le chef du poste de police de Joydevpur. « Le trafic sur le Dhaka-Tangail et sur les autoroutes de Dhaka-Mymensingh a dû être stoppé pendant les manifestations ».
8 associations ouvrières du secteur textile ont appelé à la grève pour le samedi suivant, à valoir dans tous les ateliers de confection du pays. « Nous exhortons les patrons de toutes les usines de confection à payer quand même cette journée aux ouvriers, s’ils veulent que la grève se déroule pacifiquement » proclama Mushrefa Mishu, la Présidente de l’association ouvrière Sramik Oikya. Elle déclara aussi que la tragédie de Savar était un exemple qui illustre le mauvais traitement que subissent depuis trop longtemps les ouvriers de l’industrie textile.
Les sept autres organisations impliquées dans l’appel à la grève sont le syndicat du textile Kendra, l’organisation Sangram Parishad composée de la Fédération des Ouvriers du Textile du Bangladesh, Sanghati, Samannita, la Fédération de Jago, Mukti Andolon et Biplabi.
Elles réclament l’établissement d’une liste des morts et des travailleurs blessés, une compensation adéquate pour les personnes touchées et un traitement approprié pour les blessés. Elles exigent aussi une augmentation de 50 % du salaire minimum (le fixant à 8,000 Taka) et la garantie d’avoir le droit de former des syndicats dans l’industrie du textile.
La présidente de Sramik Sanghati, Taslima Lima, a déclaré que la tragédie du Rana Plaza n’aurait pas eu lieu si le pays avait déjà, il y a cinq mois de cela, puni le propriétaire de Tazreen Fashions pour l’incendie responsable de la mort d’au moins 112 travailleurs. « Cela ne peut pas continuer ainsi éternellement. Nous exigeons fermement un environnement sain et d’autres mesures de sécurité dans toutes les usines », dit-elle.
Par ailleurs, le 1er mai, ces associations ouvrières ont organisé d’énormes manifestations pour condamner les brutalités des capitalistes et la faillite de l’Etat. Les ouvriers revendiquaient également de meilleures conditions de travail.
Le parti d’opposition de droite BNP, et son alliance de 18 autres partis, ont annoncé une grève le 2 mai pour verser des larmes de crocodiles pour ces ouvriers morts. Leur but est de marquer des points auprès du parti au pouvoir La Ligue Awami.
En fait, les politiques économiques des deux principaux partis politiques sont les mêmes, et tous les deux suivent les doctrines de libéralisation et de déréglementation, demandées par le FMI. Après l’indépendance du Bangladesh du Pakistan en 1971, toute l’industrie textile dans le pays fut nationalisée. Cela faisait suite à un vaste mouvement révolutionnaire en 1968-69 dans lequel les travailleurs réclamaient une politique socialiste. Bien que ce mouvement – accompagné du mouvement de l’ouest du Pakistan – ait réussi à renverser le régime du dictateur militaire Ayub Khan, il ne fut malheureusement pas suivi d’une transformation socialiste du pays. Après l’indépendance, de grandes réformes ont été menées, mais le système capitaliste, avec toute sa brutalité, est resté intact. Lorsque le mouvement commença à ralentir et à refluer, l’élite dirigeante en profita pour s’affirmer : elle écrasa le mouvement en assassinant toute l’avant-garde, tous les leaders ouvriers. De violentes dictatures militaires ont suivi l’assassinat de Sheikh Mujib, sous lesquelles les privatisations ont été réalisées en conformité avec les instructions du FMI et de la Banque mondiale.
Ces dernières années, le Bangladesh a atteint un taux de croissance du PIB de 6-7% et son économie est grandissante à l’échelle mondiale. Selon Goldman Sachs, ce pays fait partie des Next Eleven – les « Onze Prochains » pays émergeants après les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). A la tête de cette croissance se trouve l’industrie du textile avec des exportations de l’ordre de 19 milliards de dollars par an, ce qui représente 80% des revenus du pays.
Environ 3,6 millions de personnes travaillent dans l’industrie du textile au Bangladesh, ce qui en fait le deuxième plus grand exportateur de vêtements au monde, après la Chine. 90% des travailleurs sont des femmes, et gagnent tout au plus 38 $ par mois.
L’accès en franchise offerte aux pays occidentaux couplé à de bas salaires a contribué à augmenter les exportations de l’industrie textile du Bangladesh jusqu’à 19 milliards de dollars par an. Environ 60% de sa production part en direction de l’Europe. Selon le ministère du commerce du Bangladesh, de Juin 2011 à Juin 2012, les exportations de textile du Bangladesh vers l’UE sont passées de 10,52 milliards de dollars à 11,37 milliards de dollars. L’Allemagne est le principal pays sur le marché européen à importer le textile du Bangladesh, ce qui représente une transaction de 3,4 milliards de dollars. Elle est suivie par le Royaume-Uni à hauteur de 2,13 milliards de dollars, puis par l’Espagne à 1,71 milliard de dollars et enfin la France à 1,27 milliard de dollars.
Toutes ces augmentations de bénéfices et cette croissance importante du PIB n’ont eu aucune retombées sur le niveau de vie des travailleurs dont le quotidien est de plus en plus insupportable chaque jour qui passe. En attendant, les propriétaires de ces industries et les multinationales extraient d’énormes profits. Cela montre la faillite totale de l’économie capitaliste dont la mesure du succès est basée sur les taux de croissance. Toute cette croissance est réalisée uniquement par l’exploitation inhumaine des travailleurs, qui sont morts pour que les patrons gagnent un maximum de profits. Selon un rapport, les travailleurs doivent coudre une paire de jeans Wal-Mart « Faded Glory » toutes les six minutes, et travailler parfois jusqu’à 12 heures par jour. Ces jeans sont vendus environ 8 $ dans les pays occidentaux alors que le travailleur reçoit moins de 2 cents pour chacun. Les conditions de travail sont terribles, et vraiment très dures : les ateliers sont dans des salles fermées qui sont chaudes et humides, avec des barreaux aux fenêtres. C’est suffisant en soi pour enlever de nombreuses années à la durée de vie moyenne des ouvriers. Travailler en continu pendant plus de 12 heures selon la même routine peut avoir parfois comme conséquence la paralysie des membres. Or les ouvriers n’ont pas d’assurance maladie.
Au Bangladesh, il apparaît même préférable de se prostituer que de travailler dans une usine de textile. Ce sont les femmes qui ne trouvent aucun autre travail pour vivre et nourrir leurs enfants qui sont obligées de travailler dans ces horribles conditions. Toute cette exploitation a toujours été une partie intégrante du système capitaliste axé sur le profit, ce que Karl Marx avait déjà souligné il y a longtemps.
« Mais dans sa passion aveugle et démesurée, dans sa gloutonnerie de surtravail, le capital dépasse non seulement les limites morales, mais encore la limite physiologique extrême de la journée de travail. Il usurpe le temps qu’exigent la croissance, le développement et l’entretien du corps en bonne santé. Il vole le temps qui devrait être employé à respirer l’air libre et à jouir de la lumière du soleil. Il lésine sur le temps des repas et l’incorpore, toutes les fois qu’il le peut, au procès même de la production, de sorte que le travailleur, rabaissé au rôle de simple instrument, se voit fournir sa nourriture comme on fournit du charbon à la chaudière, de l’huile et du suif à la machine. Il réduit le temps du sommeil, destiné à renouveler et à rafraichir la force vitale, au minimum d’heures de lourde torpeur sans lequel l’organisme épuisé ne pourrait plus fonctionner. Bien loin que ce soit l’entretien normal de la force de travail qui serve de règle pour la limitation de la journée de travail, c’est au contraire la plus grande dépense possible par jour, si violente et si pénible qu’elle soit, qui règle la mesure du temps de répit de l’ouvrier. Le capital ne s’inquiète point de la durée de la force de travail. Ce qui l’intéresse uniquement, c’est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée. Et il atteint son but en abrégeant la vie du travailleur, de même qu’un agriculteur avide obtient de son sol un plus fort rendement en épuisant sa fertilité ». (Karl Marx, Le Capital, Chapitre 10).
Le sort des travailleurs aujourd’hui au Bangladesh n’est pas différent des ouvriers de Grande-Bretagne au 18ème siècle – une condition magistralement décrite, et de manière pertinente par Charles Dickens dans son roman, Les temps difficiles :
« Voyez comment nous vivons et où nous vivons ; voyez combien nous sommes à vivre au jour le jour, et cela sans discontinuer ; à présent voyez les manufactures qui marchent toujours sans jamais nous faire faire un pas, excepté vers la mort. Voyez comment vous nous regardez, ce que vous écrivez sur notre compte, ce que vous dites de nous, et comment vous envoyez vos députations au secrétaire d’État pour dire du mal de nous, et comment vous avez toujours raison et nous toujours tort, et comment nous n’avons jamais été que des gens déraisonnables depuis que nous sommes au monde. Voyez comme le mal va toujours grandissant, toujours croissant, comme il devient de plus en plus cruel d’année en année, de génération en génération. Qui peut voir tout cela, monsieur, et dire du fond du cœur que ce n’est pas un gâchis ? » (C.Dickens, Les temps difficiles)
Beaucoup de bruit est fait dans les médias nationaux et internationaux sur la nécessité d’une législation du travail stricte, et sur des règlements fermes visant à prévenir de futures catastrophes. En outre, le gouvernement a même réussi à arrêter les coupables et leur procès a commencé. Mais en définitive, tout cela ne mènera à rien. Le système capitaliste est là pour protéger les intérêts de la classe dirigeante et, ce faisant, condamne tous ceux qui vivent à la pauvreté, à la misère et à une vie de souffrance.
La conscience de la classe ouvrière au Bangladesh a atteint un nouveau niveau après une énième catastrophe d’une telle ampleur, et c’est un grand pas en avant pour les travailleurs. Une série d’événements terribles a secoué la conscience des gens et ils sont de plus en plus nombreux à chercher à se débarrasser de cet esclavage salarié. Seul le renversement du capitalisme peut mettre fin une fois pour toutes à la misère dans l’industrie du textile et dans les autres secteurs. Le capitalisme est une horreur sans fin et dans les limites de ce système et de ses protecteurs de l’Etat, les dirigeants politiques et les syndicalistes ne peuvent offrir aucunes véritables réformes. Tout ce qu’ils proposent, c’est une aide du bout des lèvres et répandent des larmes hypocrites sur la mort des travailleurs. Cela ne peut pas apporter un réel changement.
Nous soutenons les revendications des travailleurs du textile, le procès immédiat et la condamnation des coupables de cette tragédie, ainsi que la rémunération des travailleurs décédés ou blessés. Mais nous rappelons également que toute cette brutalité ne finira jamais à moins que le capitalisme ne soit renversé.
Les merveilleux mouvements des travailleurs au Bangladesh ont montré qu’ils ont la volonté, le courage et la détermination pour mener à bien cette tâche historique. La nécessité de construire un parti révolutionnaire, en suivant la ligne du parti bolchevique en Russie, devient de plus en plus vital dans les conditions actuelles. Nous avons besoin d’un parti pour conduire la classe ouvrière vers la victoire socialiste finale, sur le capitalisme et l’Etat bourgeois ; et mettre ainsi fin à la misère, à la faim, à la pauvreté et à la maladie pour toujours.
Adam Pal
Le 03 Mai 2013
[1] La Police Industrielle est une branche de la police du Bangladesh. Sa mission est de maintenir la loi et l’ordre, d’assurer la mise en œuvre du droit du travail adopté en 2006, de s’occuper de collecter des renseignements et de prendre des initiatives policières préventives pour éviter des troubles dans la zone industrielle. Elle a officiellement commencé son activité le 31 Octobre 2010. L’effectif total de cette unité anti-ouvrière est de 2 990 agents.