La création d’une nouvelle association, « les partisans du Front de Gauche », a été annoncée à l’issue de la rencontre du 9 juin entre des dirigeants du PCF, du PG et de la Gauche Unitaire. Cette décision, que la direction du Parti de Gauche réclamait depuis des mois, intervient au lendemain des conférences de section du PCF – et à la veille de la plupart des conférences fédérales, en vue du « congrès d’étape » des 18, 19 et 20 juin. Les communistes n’auront pas eu l’occasion de discuter cette importante décision, dans les sections. Quant aux délégués des conférences fédérales, ils auront le sentiment d’être mis devant un fait accompli. Le moins qu’on puisse dire est que cette annonce contraste avec les bonnes intentions affichées, en matière de démocratie interne, dans le texte de Congrès sur la « transformation du parti ».
De très nombreux camarades sont opposés à la création d’une « structure » à laquelle on pourrait adhérer directement, sans adhérer à l’un des partis qui constituent le Front de Gauche. Beaucoup de camarades craignent que cela mène à un effacement du PCF. La Riposte partage ces inquiétudes. Jean-Paul Piérot, dans l’Humanité écrit qu’« il n’y aura pas d’adhésions directes [au Front de Gauche] ». Mais on suppose que cette « structure regroupant “les partisans du Front de gauche” » qui ne veulent rejoindre aucun parti sera elle-même… ouverte aux adhésions ! Ou alors la direction du parti vient d’inventer un tout nouveau concept : l’association à laquelle on ne peut pas adhérer. Ne jouons pas sur les mots. Qu’on appelle ceci une « association », un « parti » ou une « structure » n’y change rien. La décision annoncée hier entérine la démarche des adhésions directes au Front de Gauche.
Encore une fois, à aucun moment les militants communistes n’ont été consultés, sur cette question très importante. Nous ne pouvons l’accepter. Les conférences fédérales ont leur mot à dire. Nous invitons les camarades à y présenter des motions qui se prononcent contre la création de cette nouvelle « association » – et qui demandent à la direction nationale du parti de revenir sur l’annonce du 9 juin.
La Riposte