Un délégué CGT de Faurecia (équipementier automobile), en Franche-Comté, nous demande de publier le tract ci-dessous, que la CGT de l’entreprise a diffusé, en mars. Il donne un bon aperçu de l’hémorragie d’emplois, dans ce secteur, et du cynisme des capitalistes – qui touchent des subventions publiques et continuent de supprimer des postes.
CHAMPAGNE POUR LES UNS…
La mascarade des négociations salariales ne peut pas nous convenir ! De l’argent, il y en a chez FAURECIA. La preuve : le groupe vient d’acheter EMCON et PLASTAL, deux de ses principaux concurrents !
La Direction pleure depuis plus d’un an, en nous parlant de la crise économique, mais qui sont les responsables ? Les capitalistes, les grands groupes …comme FAURECIA ! Ce n’est pas à nous, les salarié(e)s de l’automobile, de payer la crise des riches !
Le 2 avril, FAURECIA Systèmes d’Echappement (FSE) va inaugurer en grandes pompes (là, la crise est derrière nous !) en présence de notre PDG et des élus locaux (à coup de milliers d’euros) le centre de recherche et de développement mondial, financé par notre « non augmentation » de salaire ! Le coût sera proche de la somme allouée en augmentation annuelle pour l’ensemble des salariés de FSE.
Si la CGT a accueilli cette nouvelle de façon positive, car une entreprise qui fait de la Recherche et Développement est une entreprise qui va de l’avant…, elle reste plus sceptique sur le maintien des sites de production de la région (BEAULIEU) et de l’Orne (MESSEI).
60 emplois créés et c’est l’ensemble des huiles locales qui vont faire le déplacement pour l’inauguration. Sur les 60 emplois, combien sont de véritables embauches ? La direction de Faurecia n’a jamais caché que dans les « embauches » qu’il y aurait à BAVANS, il pourrait y avoir des transferts internes au groupe. Une usine qui ferme (en Suède, en Angleterre, en France… la liste est loin d’être exhaustive) et ce sera des propositions de reclassement à BAVANS. Mais quel poids représente ces 60 embauches par rapport aux 500 emplois perdus ces dernières années à BEAULIEU/BAVANS ?
120 emplois (le double des embauches) supprimés à BEALIEU pour l’année 2010. L’arrêt de la ligne à tubes (40 emplois) va avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir du site de BEAULIEU. Mais là, pas d’inauguration et encore moins de résolutions politiques pour sauvegarder l’emploi de centaines de salarié(e)s. Pas d’élus locaux venus s’expliquer avec les salarié(e)s sur leur politique de collaboration pour accompagner les suppressions d’emplois ou les délocalisations. Vendredi 2 avril à BAVANS, les élus locaux inaugureront (ripailleront) mais ce seront les ouvrier(e)s de BEAULIEU qui trinqueront (encore une fois). L’avenir sur le site de Beaulieu est de moins en moins sûr. Le projet de ne faire plus que des parties froides va avoir un impact considérable sur le futur chiffre d’affaire. La désertification industrielle du pays de Montbéliard continue !
Depuis 2001, le groupe FAURECIA ne cesse de licencier à grand coup de GPSE (gestion prévisionnelle des suppressions d’emplois) avec la complicité des organisations syndicales signataires et des pouvoirs publics !
Toutes les branches du groupe subissent depuis trop longtemps ces suppressions d’emplois qui amplifient la dégradation des conditions de travail de ceux qui restent. FSE bien sûr, mais aussi FAURECIA INDUSTRIES, qui a fermé en juin 2009 (et dont des salariés se trouvent encore dans la nature…), EAK ou SIEDOUBS, dont l’avenir à court terme n’est pas garanti, FBA qui continue de licencier, TRECIA à qui on a « troqué » des acquis sociaux contre des marchés, et sans oublier FSA à MAGNY-VERNOIS (70) qui voudrait connaître son avenir !
…CAVIAR POUR LES MÊMES
Pourquoi nos employeurs se priveraient….ils ont le soutien des pouvoirs publics et les aides financières des structures locales (région, département, CAPM…) en plus de celle de l’Etat, voire de l’Europe !
Nos élu(e)s locaux continuent de distribuer l’argent public aux entreprises sans aucune contrepartie ! (Ce sont les mêmes qui soutiennent le LEAN [voir ici] et ses dégradations de nos conditions de travail !).
Et bien souvent, comme chez FAURECIA, dans des entreprises qui se portent bien ! Non, FSE n’avait pas besoin de millions d’euros pour financer le projet « BAVANS » ! Non FSE n’avait pas besoin de nos impôts, car c’est la double peine pour les salarié(e)s : ils financent eux-mêmes leur licenciement !
La CGT revendique donc que les aides publiques soient soumises à conditions, comme la consultation des organisations syndicales et du CE, car ils connaissent la situation financière de leur entreprise !
L’interdiction des licenciements dans les entreprises aidées !
L’amélioration des conditions de travail et non comme c’est le cas à BAVANS leur dégradation avec « l’open space » mais on devrait dire « l’open stress » qui est mis en place…contre l’avis des salarié(e)s, de certaines organisations syndicales……
Le remboursement de ces aides en cas de non respect de ces conditions !
La réalité : on nationalise les pertes et on privatise les profits !!!!!!
ET LES MIETTES POUR NOUS !
NOUS ESPERONS QU’UN(E) REPRESENTANT(E) CGT DE CHAQUE SITE FRANC-COMTOIS SERA RECU PAR MONSIEUR DELABRIERE (COMME NOUS L’AVONS DEMANDE) ET POURQUOI PAS PAR MONSIEUR MOSCOVICI (S’IL DAIGNE NOUS RECEVOIR) ! C’est tous ensemble, toutes catégories confondues que nous arriverons à changer la donne !
+ DE SOLIDARITES…C’EST + DE BATAILLES GAGNEES ! LA CRISE C’EST EUX, LA SOLUTION C’EST NOUS….TOUS ENSEMBLE !
La Riposte