Le monde s’apprête à affronter de terribles évènements. La crise du capitalisme et ses conséquences ?
Non : une épidémie de grippe !
Mais au fait, pourquoi un tel remue-ménage ?
C’est tout d’abord du pain béni pour l’industrie pharmaceutique, qui va vendre des millions de doses de vaccins, de masques et de solutions hydro-alcooliques (alors que, soit dit en passant, la transmission du virus se fait essentiellement par voie respiratoire).
C’est aussi une aubaine pour le gouvernement qui, en plus de servir les intérêts de ces grands groupes, trouve là une occasion de faire passer la crise au second plan.
Enfin, toute cette agitation contraste avec l’indifférence des capitalistes à l’égard de maladies qui, chaque année, font des millions de morts, à travers le monde. Dans les pays dits « développés » – qui ces temps-ci sont « en voie de sous-développement » –, les premières causes de mortalité sont les maladies cardio-vasculaires, les cancers et les accidents. Mais qu’en est-il, dans les pays pauvres ? 26 % des décès y sont liés à des maladies infectieuses : virus, bactéries et parasites. Parmi ces 26 %, il y a 6 « maladies » qui sont à l’origine de 90 % des décès : les pneumonies, la rougeole, les diarrhées, le paludisme, la tuberculose et le SIDA.
Des maladies de la misère
Les pneumonies se soignent : il suffit d’avoir des antibiotiques à disposition.
Pour la rougeole, un vaccin sûr et efficace existe : on l’utilise, en France, depuis 1966.
En ce qui concerne les diarrhées, il n’y a pas plus simple. La mort est la conséquence de la déshydratation entraînée par la diarrhée. Le traitement consiste en apport d’eau – potable – en quantité suffisante, le temps de la guérison.
Pour le paludisme, il existe là aussi des traitements efficaces.
Concernant la tuberculose, il existe des traitements antituberculeux efficaces, et les campagnes de lutte contre la tuberculose sont les mieux organisées. La raison est simple : on trouve cette maladie dans les pays industrialisés.
Pour le SIDA, si l’on ne sait pas encore le guérir, il existe des traitements qui permettent d’augmenter considérablement la durée de vie, ou encore de réduire les risques de transmission de la mère à l’enfant.
A eux seuls, le paludisme, la tuberculose et le SIDA font plus de 6 millions de victimes par an, dont les 2/3 en Afrique. Ainsi, en un jour, ces maladies font 3 fois plus de victimes, dans le monde, que n’en a fait la grippe A en 6 mois (5000 morts). Nous ne voulons pas ignorer le danger potentiel que représente la grippe A, ni occulter ces 5000 morts. Oui, la grippe A tue. Mais surtout, elle rapporte – et elle rapporte gros !
La folie d’un système
Voici ce qu’on pouvait lire dans La Tribune du 2 octobre : « Le titre du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis termine à l’équilibre, ce vendredi, dans un marché pourtant en net repli. La valeur profite de son caractère défensif et des premiers tests concluants du vaccin de la filiale Sanofi Pasteur contre la grippe A. »
Un test clinique positif pour un éventuel nouveau vaccin anti-H1N1, et c’est l’action du laboratoire qui s’envole. Le lancement d’un programme de recherche contre le paludisme aurait-il les mêmes effets ?
Certainement pas, car les victimes du paludisme ne sont pas… solvables. C’est là toute la folie de ce système : la recherche de profits de quelques uns s’oppose aux intérêts de l’écrasante majorité de la population. Les millions de victimes de « maladies de la misère » ne sont en rien une fatalité. Ce sont les victimes d’un système injuste, d’un système barbare. Ce sont des laissés pour compte qu’il est plus rentable de laisser mourir que de soigner !
L’offre répond à la demande ? Mensonges !
Ce système n’est même pas capable de répondre aux demandes les plus élémentaires de la majorité de la population.
Non au « marché » de la santé !
Les grands groupes pharmaceutiques doivent être nationalisés et placés sous le contrôle démocratique des salariés et de la population !
Boris Campos (MJC31)