Dans la matinée du jeudi 31 mai dernier, 150 policiers fédéraux lourdement armés ont investi l’usine CIPLA, à Joinville, au Brésil. Cette usine (qui produit des éléments en plastique) était occupée par les travailleurs et fonctionnait sous leur contrôle depuis 5 ans. Les membres du comité d’usine ont été chassés de l’entreprise.
Le seul « crime » des travailleurs de CIPLA fut de lutter pour sauvegarder leur emploi et le revenu qui leur permet de nourrir leur famille. Les anciens propriétaires de l’entreprise l’avaient menée à la faillite. Les salariés ont sauvé l’usine et ont maintenu la production sous leur contrôle démocratique. Leur lutte était une inspiration pour tous les travailleurs du Brésil et d’Amérique latine. Ils ont instauré des conditions de travail exemplaires, et notamment la semaine de 30 heures, tout en assurant un bon niveau de production. Les installations étaient entretenues avec beaucoup de soin. Les travailleurs administraient l’usine bien mieux que n’importe quelle entreprise capitaliste privée, et en tiraient une fierté bien légitime.
C’est ce que ne pouvaient tolérer les capitalistes, qui étaient déterminés à en finir avec cette occupation, devenue un exemple pour la classe ouvrière du pays. Telle est la raison principale de ce qui s’est passé à Joinville. Les patrons veulent faire un « exemple » du sort qu’ils réservent aux dirigeants des travailleurs de CIPLA, qui non seulement ont été expulsés de l’usine, mais sont menacés d’être arrêtés et jugés par un tribunal.
Il est insupportable que ce type de répression – qui rappelle les années noires de la dictature militaire, au Brésil – ait lieu sous le gouvernement de Lula. Lula a été élu par des millions de travailleurs et de paysans pauvres pour qu’il représente leurs intérêts – et non ceux des banquiers, des capitalistes et des propriétaires terriens. Les travailleurs du Brésil et du monde entier n’attendent pas de Lula qu’il agisse comme les anciens gouvernements de droite !
Le devoir élémentaire de tous les travailleurs, syndicalistes et militants de gauche est de défendre les salariés de CIPLA et de protester contre la répression injuste et arbitraire dont ils sont victimes. Le mouvement ouvrier international doit faire pression sur les autorités brésiliennes. Les salariés de CIPLA demandent que des lettres et des résolutions de protestation soient envoyées aux adresses ci-dessous.
Voici un modèle de courrier :
« Mr le Ministre Tarso Genro,
Dr. Oziel Francisco de Sousa,
Mr le Président de la République,
Nous vous demandons de cesser immédiatement de persécuter les travailleurs et l’encadrement dirigeant de CIPLA. Nous vous demandons d’ordonner à la Police Fédérale de quitter l’usine et de permettre aux dirigeants ouvriers de revenir dans l’usine sans être menacés d’arrestation. Les salariés de CIPLA doivent pouvoir se réunir en assemblée et décider librement de leur avenir.
La Police Fédérale doit être dirigée contre les criminels et les narco-trafiquants, pas contre les travailleurs.
Cordialement,
Nom, Prénom, Ville, Syndicat/Parti. »
Destinataires :
Le ministre Tarso Genro : gabinetemj@mj.gov.br
Le Président de la République, Luiz Inacio Lula da Silva
Fax : 00- 55 61 411 1073
E-Mail : protocolo@planalto.gov.br
Les autorités fédérales :
Fax : 00- 55 47 433-9079
E-mail : SCJOIEF01@jfsc.gov.br
L’ambassade du Brésil en France : ambassade@bresil.org
Copies à : imprensa@cipla.com.br et redaction@lariposte.com
Pour plus d’informations, voir le site (en portugais) des usines occupées au Brésil :http://www.fabricasocupadas.org.br
La Riposte