L’économie de la Guyane repose principalement sur le Centre Spatial Guyanais, le secteur des BTP (Bâtiments et Travaux Publics) et l’orpaillage (l’exploitation des mines d’or). Cependant, la moitié de la population active travaille dans la fonction publique. Le taux de chômage est très élevé : 21,4%. Grande comme le Portugal, la Guyane est à 86% recouverte par la forêt équatoriale. La population se concentre sur le littoral. L’intérieur n’est que très peu peuplé, ce qui permet aux immigrés de passer assez facilement sur le territoire guyanais, malgré les patrouilles de plus en plus nombreuses de la Gendarmerie. Chaque année, des milliers de clandestins en provenance du nord du Brésil et du Surinam traversent les fleuves frontaliers. Arrivés en Guyane, ils sont souvent recrutés sur des chantiers d’orpaillage clandestins. Là, ils travaillent dans des conditions de semi-esclavage. Il touchent un salaire de misère, travaillent plus de dix heures par jour, en général sept jours sur sept. Les femmes sont réduites à la prostitution. Le trafic de drogues et la criminalité explosent.
Sur la base de cette exploitation sauvage de la main d’œuvre immigrée, de véritables villes clandestines – en fait, des bidonvilles – poussent en un clin d’œil dans la forêt. Ces immenses campements peuvent compter jusqu’à 2500 habitants. Des opérations « Anaconda », orchestrées par la Gendarmerie et soutenues pas la Légion étrangère, procèdent régulièrement à la destruction de ces chantiers. Là, de vraies guerres ont lieu. Face à des milices organisées, qui, lorsqu’elles ne répriment pas les protestations des mineurs, tirent sur les soldats, l’armée française subit des pertes non négligeables : un à deux hommes par assaut, pour un gros chantier.
Malgré cela, les chantiers d’orpaillage continuent d’exister. En général, un site détruit est réinvesti dans les six mois qui suivent, l’armée ne pouvant y laisser une présence permanente. Or, le problème ne vient pas des immigrés, qui sont venus, pour la plupart, travailler honnêtement ! Le problème vient des directeurs de ces chantiers, qui ne sont autres que les membre de la bourgeoisie guyanaise. Le jour, ils déclarent que l’immigration ronge la Guyane – et, la nuit, ils embauchent de nouveaux clandestins sur leurs mines d’or.
Tous les immigrés ne vont pas travailler dans les mines d’or. Certains travaillent sur le littoral, où ils sont embauchés dans la déforestation, la maçonnerie, ou encore comme employés de maison. Leurs conditions de travail sont à peine supérieures à l’enfer que vivent les mineurs. Ils vivent dans des bidonvilles, sans eau courante, sans électricité, sans égouts. Ce sont de véritables nids de misère.
Tous ces problèmes ne seront jamais résolus dans le cadre du capitalisme. Seule un Etat socialiste sera en mesure d’y répondre.