Le 25 octobre dernier, à l’appel de la CGT, 16 ouvriers sur 24 ont débrayé. Ils réclamaient l’ouverture immédiate des négociations sur les salaires, la réouverture des négociations sur les classifications abandonnées depuis près d’un an, la mise en conformité des machines dangereuses, le respect du droit syndical et l’arrêt des pressions sur les militants CGT. Ils ont également exigé un avenant sur les 35h, pour avoir les vendredi après-midi de libre, mais aussi qu’une plus grande attention soit apportée au respect de l’égalité hommes/ femmes dans l’entreprise. Dans un tract au personnel, la section syndicale insistait sur le milliard d’euros de profits réalisé par le groupe Schneider Electric, auquel appartient l’entreprise. Elle indiquait également qu’entre 2005 et 2006, les bénéfices réalisés par BEI-IDEACOD étaient passés de 100 000 à 950 000 euros, près de dix fois plus. Mais 550 000 euros vont aller dans les caisses de BEI Technologies en Californie et dans les poches des actionnaires de Schneider sous forme de dividendes.
A la suite de cette action, la direction a promis l’embauche de 2 personnes dans les ateliers, elle a permis aux salariés de toucher une prime de fin d’exercice de 700 euros au mois de décembre, avant les fêtes de fin d’année, alors qu’elle était initialement prévue pour courant janvier. La direction n’exclue plus un avenant sur les 35h pour que toutes les catégories des salariés de l’entreprise puissent avoir les vendredi après-midi de libre (actuellement, seul les cadres et assimilés ont ce privilège). Le nettoyage des blouse sera pris en charge par l’employeur, et la machine dangereuse a été interdite d’utilisation aux personnel non cadre jusqu’à son remplacement. La question de l’arrêt des pression sur les militants CGT a été également à l’odre du jour (même s’il semblerait que le Délégué Syndical subisse toujours des discriminations de la part de ses supérieurs hiérarchiques directs). La direction et les OS (CGT-CFDT) ont clôturées les négociations sur les classifications et les pesées de poste, avec la reconnaissances des seuils d’accueil des diplômés et de la « polyvalence » des salariés. Enfin, il y aura 2 réunion de CE exceptionnelles par an pour s’assurer du respect de l’égalité homme/femme en terme de salaires, formation, avancement…
Cette mobilisation a également permis l’adhésion de deux nouveaux syndiqués à la CGT. Celle-ci représente désormais 38% du personnel ouvrier. De fait, elle est la première organisation syndicale chez les ouvriers.
La section CGT a été créée en juin 2004 et a lancé pas moins de 10 appels à la grève ou débrayage depuis 2005, ce qui n’était jamais arrivé depuis la création de l’entreprise, en 1979, et ce malgré l’existence d’une section CFDT depuis 2000, qui n’a jamais rejoint la CGT dans ses actions revendicatives. Comme quoi, même quant elle n’est pas forcement unitaire la lutte paye toujours
Julien Gorrand (CGT 67)