Lettre de protestation du 7 février 2005

A l’attention de Nadine Stoll
Secrétaire fédérale du PCF de Haute-Garonne

Chère camarade,

Vendredi 4 février, la section toulousaine du MJC a voté à l’unanimité une résolution relative à la remise en cause de notre élection aux postes de secrétaire et de trésorier par le secrétaire fédéral du MJC, David Fourcade. Voici le texte de la résolution :

« Face aux attaques du gouvernement Raffarin et du MEDEF, face à la régression sociale, aux guerres et à toutes les autres conséquences du capitalisme, un MJC fort et actif est plus que jamais nécessaire. En même temps, il est indispensable que le MJC soit un mouvement démocratique.

Pour cette raison, la section MJC de Toulouse s’oppose catégoriquement à la remise en cause de la démocratie interne du MJC de la part du secrétaire fédéral du MJC. Le 6 janvier dernier, Christophe C. et Hubert Prévaud ont été élus – démocratiquement et à l’unanimité – respectivement aux postes de secrétaire et de trésorier de la section. Le fait que le secrétaire fédéral ne soit pas content de cette décision n’invalide pas le résultat de ce vote démocratique. Cette résolution confirme Christophe et Hubert dans leurs fonctions. »

Nous souhaitons, dans cette lettre, t’expliquer le contexte qui a rendu cette résolution nécessaire, car, qu’on le veuille ou non, ce qui se passe au MJC a souvent des implications pour le PCF. C’est d’autant plus le cas en ce qui concerne le comportement de David Fourcade que ce dernier est un permanent du parti.

Après une longue période pendant laquelle le MJC de Toulouse a été maintenu, contre notre volonté, dans un état d’inactivité totale, nous avons finalement réussi, vers la fin de l’année dernière, à relancer le travail. Les soi-disant « responsables » élus en novembre 2003 ont laissé la JC de Toulouse sans réunions et sans activité depuis cette date, en conséquence de quoi les jeunes communistes toulousains se sont trouvés dépourvus de moyens d’expression démocratique, au mépris de leurs droits statutaires.

L’élection du 6 janvier avait pour objectif de redonner une structure à la section toulousaine du MJC, qui peut désormais compter sur un certain nombre de jeunes camarades motivés et sérieux. Toutes les personnes dont nous avions connaissance et qui ont exprimé un intérêt pour la reconstruction du MJC ont été informées de la date de l’élection.

Cependant, le résultat de l’élection n’a visiblement pas plu à David Fourcade. Alors qu’il ne s’était pas déplacé pour participer au vote du 6 janvier, il s’est présenté à la réunion suivante et a décrété que l’élection était nulle et non avenue. Il nous a refusé le droit d’exercer nos responsabilités et a déclaré qu’une nouvelle élection serait organisée à une date ultérieure.

Les prétextes avancés par David Fourcade pour appuyer sa décision sont complètement dérisoires. Il paraît qu’il connaîtrait personnellement d’autres « jeunes communistes », qui nous sont inconnus, et qui auraient voulu, dit-il, participer au vote. Or, chacun comprendra que nous ne pouvions pas informer des gens dont l’identité ne nous avait pas été dévoilée. Par ailleurs, David Fourcade s’était formellement engagé avant les vacances de Noël à envoyer une convocation à toutes les personnes intéressées par le MJC (y compris, peut-on supposer, celles dont il a gardé l’identité sous le coude). Mais il n’en a rien fait. Or, si cette négligence de sa part est regrettable – et si par ailleurs ces mystérieux individus existent réellement – nous n’admettons pas pour autant que cela serve de prétexte pour annuler notre élection.

Nous ne pensons pas non plus que tenir une liste « privée » d’adhérents potentiels soit un procédé particulièrement démocratique de la part du responsable fédéral.

Nous pensons que la véritable raison de la remise en cause de notre élection est ailleurs. Il s’agit, en réalité, de notre adhésion aux idées marxistes défendues par le journal La Riposte. Que David Fourcade ne partage pas nos idées, c’est son droit le plus strict. Ceci ne nous pose aucun problème. Le débat politique autour des idées des uns et des autres devrait faire partie de la vie démocratique du MJC. Après tout, si nos idées sont fausses, le secrétaire fédéral saura certainement en faire la démonstration au moyen d’arguments et par l’explication de ses propres idées politiques.

Notre élection ne signifie nullement que nous avons « carte blanche ». Nous devons faire nos preuves. Si nous ne donnons pas satisfaction, un nouveau vote pourra nous remplacer par d’autres responsables. Nous pensons, cependant, que notre expérience, tant sur le plan syndical que sur le plan politique, nous permettra de développer le MJC au cours des mois à venir.

Nous sommes en droit de s’attendre à ce que le secrétaire fédéral du MJC, au lieu de chercher à entraver notre action, accepte de nous aider dans notre tâche. Nous n’avons pas relancé le MJC afin de batailler contre David Fourcade. Au contraire, notre idée était et reste de militer avec lui pour construire le MJC et pour lutter contre le capitalisme. Mais s’il persiste dans ses manœuvres pour remettre en cause la démocratie du MJC, nous n’aurons d’autre choix que de lancer une campagne de grande envergure pour défendre les droits des jeunes communistes. Notre atout principal réside dans les valeurs démocratiques qui animent les militants du PCF et du MJC. S’il le faut, nous porterons cette affaire aux quatre coins du MJC et du PCF. Il y va de la crédibilité et de l’avenir de notre mouvement. Accepter des comportements anti-démocratiques ne ferait que justifier les pires craintes des jeunes par rapport à la politique et conforter la propagande de la droite et des médias à propos du fonctionnement interne du PCF et du MJC.

Ce que nous voulons, c’est un MJC actif, militant et démocratique, dans lequel chaque jeune trouve sa place, tant sur le plan des actions qui sont à mener que sur celui de la libre expression de ses idées et de ses convictions politiques. Nous voulons un MJC où chaque adhérent dispose d’un vote pour peser sur les décisions collectives. Cependant, personne ne doit disposer d’un droit de veto, et personne n’a le droit de bafouer arbitrairement les décisions prises collectivement. En faisant respecter les droits démocratiques des jeunes communistes de cette façon, nous apporterons notre contribution au nécessaire renforcement du MJC et du PCF, afin qu’ils puissent mieux assumer leurs responsabilités dans la lutte contre les injustices du capitalisme.

Fraternellement,

Christophe C. (Secrétaire) et Hubert Prévaud (Trésorier)

Fait à Toulouse, le 7 février 2005.

La Riposte

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